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Service National Universel : bienvenue dans la Republikjugend !

Service national universel SNU


Le 16 février 2021, nous publiions cet article pour la première fois, un mois après l’ouverture des inscriptions pour le Service National Universel (SNU). Nous le rediffusons aujourd’hui, alors qu’il y a quelques jours, la secrétaire d’État à la jeunesse Sarah El Haïry annonçait la volonté du gouvernement de rendre obligatoire le SNU pour les 800 000 élèves de seconde, tout en précisant que « rien n’est encore tranché ». Une méthode désormais bien connue, destinée à soupeser l’opinion publique et à la faire transhumer à petits pas vers les pâturages de l’idéologie du régime. 


Il y a un mois, s’ouvraient les inscriptions pour le Service National Universel. La république, jamais prise en défaut pour embrigader la jeunesse, promeut en effet (sans grand succès) son SNU depuis deux ans, date de sa création, pour la tranche d’âge des 15-16 ans. Ce programme, héritier de la conscription, doit devenir obligatoire à l’horizon 2026.

La Jungsturm « Liberté, Égalité, Fraternité » est née sous l’égide de Gabriel Attal, alors secrétaire d’État auprès du ministre de l’Éducation nationale, et de Geneviève Darrieussecq, secrétaire d’État auprès du ministère des Armées. Un socialiste et une MoDem pour faire marcher au pas nos chères petites têtes plus toujours si blondes.

La « noblesse » au service de la république

Gabriel Attal, fils d’un producteur de cinéma et ancien journaliste au Monde, aurait vu naître sa vocation politique à l’âge de treize ans lors d’une manifestation contre Jean-Marie Le Pen en 2002. C’est dire si chez les Attal, la valeur n’attend point le nombre des années. Socialiste libéral, il soutient Ségolène Royal et Dominique Strauss-Kahn tout en sévissant au bureau des étudiants de Sciences Po. Il entre au cabinet de la ministre de la Santé Marisol Touraine en 2012, avec l’aide de Benjamin Grivaux. Sentant le vent tourner pour les socialistes, il adhère à En marche en 2016. Pour la peine, il aura droit à l’investiture aux législatives de 2017 et sera élu député des Hauts-de-Seine. Le prix du champ du potier, sans doute. Il est aujourd’hui porte-parole du gouvernement.

À noter pour la petite histoire que le sémillant jeune homme a souhaité un temps récupérer la particule maternelle et se faire appeler Gabriel Attal de Couriss, de Couriss étant le patronyme de sa mère, ce qui pour un aficionado de la république, ne manque pas de piquant. Rappelons toutefois que, si la république attribue les noms selon des lois qui lui sont propres, dans la France royale et légitime, un titre de noblesse se transmet par les hommes et non par les femmes. Un vrai noble ne se complaît pas dans les ors de la Gueuse.

Après Mounir Mahjoubi, Gabriel Attal n’a pas hésité à affirmer son homosexualité dans les colonnes de Libération en avril 2019 et à revendiquer dans le journal Têtu son désir d’enfant et son envie de voir officialiser une GPA « éthique », si tant est qu’elle puisse l’être. N’oublions pas qu’à l’aune de la république, l’avortement, l’euthanasie, la PMA et la GPA sont forcément « éthiques ». Geneviève Darrieussecq, quant à elle, chargée du côté « humain » du ministère des Armées, est passée du MODEM au comité de soutien d’Alain Juppé avant de rejoindre, elle aussi, Emmanuel Macron en 2017. Visiblement, dans les Landes dont elle est originaire, on a l’habitude de suivre le sens du vent.

Vos enfants ne vous appartiennent pas

Pour la république, il s’agit avant tout de ne pas perdre un enfant car, comme le disait l’illustre traître Louis-Michel Lepeletier, ci-devant marquis de Saint-Fargeau, « les enfants appartiennent à la république avant d’appartenir à leurs parents », phrase qu’avait citée avec délectation le Frère Vincent Peillon lors de son passage au ministère de la Déséducation nationale. L’immonde Lepeletier sera assassiné après avoir voté la mort de Sa Majesté le roi Louis XVI. Le plan d’éducation élaboré par le marquis fut voté le 13 août 1793 mais ne fut pas appliqué. Quelques extraits de ce plan seront soigneusement appliqués par la suite et encore tout récemment :

« D’abord, je remarque avec peine que jusqu’à six ans l’enfant échappe à la vigilance du législateur, et que cette portion importante de la vie reste abandonnée aux préjugés subsistants et à la merci des vieilles erreurs. À six ans, la loi commence à exercer son influence : mais cette influence n’est que partielle, momentanée ; et par la nature même des choses, elle ne peut agir que sur le moindre nombre des individus qui composent la nation. À douze, le pli est donné et l’impression des habitudes est gravée d’une manière durable. »

Voilà qui est clair : l’enfant doit toujours être sous la vigilance du législateur afin d’éviter qu’il échappe à la loi républicaine et risque de penser par lui-même en dehors de la doxa. Les moyens de répression étaient prévus : privation des droits de citoyen pour les parents récalcitrants et taxes supplémentaires.

Il semble que les inventeurs du Service National Universel aient largement puisé leur inspiration dans le plan Lepeletier. La première phase de l’embrigadement se déroulera pendant quinze jours en hébergement collectif « diversifié » et servira à affirmer « les valeurs de la république », valeurs chères au marquis qui souhaitait déjà en 1793 que les connaissances et les notions que la république doit à ses élèves soient « toujours celles qui leur sont nécessaires pour l’état de citoyen, et dont l’utilité est commune à toutes les professions. » Rappelons que Danton fit décréter la création de « maisons d’égalité » où les enfants auraient pu être envoyés, nourris, logés et instruits gratuitement et ce, bien sûr, en dehors de toute influence néfaste des parents — entendons par « influence néfaste » l’apprentissage de la foi en Dieu et du respect du roi. « Nous ne vous les arrachons pas, vos enfants, mais vous ne pouvez les soustraire à l’influence nationale », affirmait ce même Danton à la séance du 22 frimaire An II.

La deuxième phase du SNU se déroulera sur quinze jours et consistera en une « mission d’intérêt général » auprès d’associations, de collectivités et autres services publics car, comme le disait le bon Lepeletier :

« Il est une foule d’emplois laborieux dont les enfants sont susceptibles ».

Les adolescents seront donc priés, entre autres, de nettoyer les cantines des clandestins ou de balayer les bâtiments publics, histoire de bien leur faire entrer dans le crâne les joies de la diversité et de l’esclavage moutonnier du petit républicain, le tout sous la houlette d’éducateurs compétents et agréés par le ministère de la Déséducation nationale, c’est-à-dire tous bien-pensants, humanistes et si possible francs-maçons, si on en trouve assez. Espérons que les éducateurs concernés ne seront pas analphabètes, ivrognes, violents voire pédophiles, comme certains des premiers instituteurs recrutés par la république uniquement sur leur conviction de bon citoyen et leur envie de toucher un revenu facile et assuré durant la Terreur.

Republikjugend ou Komsomol ?

Comme toute bonne organisation de jeunesse, le SNU se dotera d’un uniforme afin que tout un chacun puisse reconnaître les petits soldats de la république à leur allure de futurs petits flics du système. Des jeunes inscrits en Bac Pro « Métiers de la mode » ont été mobilisés — eux aussi — pour créer la « tenue » du SNU, car le ministère ne veut pas entendre le mot « uniforme ». Il ne faudrait tout de même pas instiller trop de valeurs militaires, voire patriotiques à nos adolescents. La « tenue » se composera de deux pantalons, polos et maillots de corps, d’un pull, d’une casquette, d’un short, d’un coupe-vent et d’une paire de chaussures, parfaitement unisexes afin de rappeler à tous que le genre n’existe pas. L’ensemble coûtera la somme modique de 150 euros, mais le paquetage sera gracieusement offert aux jeunes qui pourront le garder et le porter fièrement par la suite. Gageons qu’il y aura du trafic de paquetage dans les cités. Le tout sera assorti de la mention de l’année de promotion et d’une devise éventuelle, histoire de donner un semblant de sérieux à la chose.

La phase de test débutera en juin 2019 et environ 3000 jeunes volontaires de 16 ans seront accueillis dans les 13 centres des départements pilotes. Volontaires pour l’instant car, d’ici 2026, le SNU sera bien sûr obligatoire et concernera près de 800 000 jeunes. De plus, le fait de s’y soustraire empêchera le jeune Gaulois réfractaire de passer le Baccalauréat ou le permis de conduire. Voilà qui situe le SNU au même plan que les pires organisations de jeunesse de l’histoire, endoctrinement obligatoire compris.

Que Marianne se rassure, comme nous avons résisté au STO, nous résisterons au SNU et nos enfants sont déjà prêts à prendre le maquis. La république ne passera pas par nous !

Klara Von Kustniz

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