Politique

L’autorité en-haut, les libertés en bas ?

« L’autorité en-haut, les libertés en bas », vraiment ? Tout le monde connaît, parmi les royalistes au moins, cette maxime proverbiale de Charles Maurras.

Elle fut tout à fait possible, et vraie, dans le contexte historique français, et illustre parfaitement bien le danger démocratique, qui inverse la formule traditionnelle en mettant la souveraineté en bas, dans le peuple, et la liberté en haut, comme objectif premier de l’État des arnaques spécieuses, qui contredisent la réalité, car l’autorité reste en haut, exclusivement, et dire le contraire, c’est mentir. Résultats des courses ? Il n’y a plus de responsabilité nulle part, et le pays est en proie à tous les tyrans de service, dans l’impunité la plus totale…

J’aimerais aujourd’hui apporter un petit addendum à la formule magistrale du Provençal. Celle-ci est vraie, et possible, dans un monde chrétien, mais irréalisable dans un monde païen et, a fortiori, apostat.

Dans un monde païen, qui respecte la loi naturelle, l’autorité est en haut, car elle y est par nature, et que le monde païen, à part dégénérescence exceptionnelle, reconnaît la loi naturelle. Cette autorité permet le maintien de l’ordre et d’une certaine justice minimale, avec une harmonie sociale de façade, souvent imposée par la force. C’est toujours mieux que le désordre et la guerre civile, mais nous sommes loin de la France de l’Ancien temps. Dans les pays païens, l’autorité est donc en haut, certes, mais les libertés ne sont pas en bas, ou si peu : l’esclavagisme plus ou moins prononcé est une règle, ainsi que le concubinage, si ce n’est la polygamie… L’ordre est dur et sans charité, la vengeance une règle et une nécessité sociale pour couper court à toute rébellion et à tout trouble… Tout cela correspond à la loi naturelle, à la justice naturelle sans la charité chrétienne. C’est la loi écrite sur la pierre pour des cœurs durs, et tous les cœurs non évangélisés sont forcément durs, car la véritable Charité vient de Jésus-Christ, et de Lui seul. Pour s’en convaincre, il suffit de regarder l’histoire du monde et l’état de celui-ci, aujourd’hui encore, il suffit de lire, entre autres, les études d’un Bernard Lugan sur l’esclavagisme en Afrique…

La loi de fer est celle qui nous est promise si nous continuons sur la même voie, celle de l’apostasie, qui est la négation des lois naturelle et surnaturelle. L’homme ne peut supporter trop de désordre, donc, après les temps de barbarie, un nouvel ordre viendra. Celui-ci sera à l’image l’ordre païen, dur, mais juste, du moins naturellement. Et cela est toujours mieux qu’un désordre chronique, qu’une révolution continue, mais c’est une régression infinie après deux millénaires de Chrétienté.

Maurras a donc raison pour des pays chrétiens, des pays catholiques : les fruits immenses du règne de Notre-Seigneur Jésus-Christ apportent non seulement la Justice, mais la Charité, et la douceur d’un ordre calme et mesuré.

C’est pourquoi dans l’ancienne France, l’autorité était en haut comme dans les pays païens, car tel est l’ordre naturel, ici sublimé par la grâce qui la purifie de toutes ses scories et en fait un ministère du bon Dieu et une lieutenance du Christ sur cette terre et les libertés en bas, avec la protection douce et bonne des plus faibles, grâce au clergé, grâce aux autorités naturelles comme le père de famille ou le seigneur obéissant aux principes chrétiens de service et de charité.

N’oublions pas que l’esclavage n’a disparu que dans l’Occident très chrétien ! Ce n’est pas un hasard !

Pour conclure, l’autorité en haut, c’est la loi naturelle qu’il faut reconnaitre. C’est un principe politique minimale et indispensable, mais pour avoir des libertés en-bas, il nous faut être très catholique, ou alors ce sera un ordre de fer, comme l’enseigne l’histoire et la nature humaine…

Paul de Beaulias

Pour Dieu, pour le Roi, pour la France !

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