Politique

La Manif pour tous, un an après

Quand j’écris ces lignes, cela fait maintenant une année que la mobilisation contre la loi Taubira a commencé. Une année bien remplie, avec des hauts et des bas, des points positifs comme des points négatifs… Lors de la première manifestation, le 17 novembre 2012, peu de gens y croyaient vraiment, y compris moi-même. Cette mobilisation fut exceptionnelle  que ce soit par son ampleur, sa durée, les moyens mis en oeuvre ou ses nombreuses conséquences.

Cette loi de dénaturation du mariage a eu un premier impact positif : elle a agi comme un électrochoc, en permettant de définir clairement les positions de chacun sur les sujets sociétaux, et en nous poussant à nous battre pour nos convictions. Auparavant, la défense de la famille ne préoccupait pas grand monde au-delà des catholiques, et les positions de nombreux responsables politiques étaient pour le moins ambiguës : souvenons-nous que c’est un gouvernement de droite qui a introduit la théorie du genre dans le programme scolaire.

Nous avons appris à nous défendre. Cette année a forgé une génération en lutte pour ses valeurs. Génération forgée par les insultes des gauchistes et les gaz des policiers, par le mépris des médias et l’arrogance du gouvernement, par la lâcheté de nos “élites” et la haine de nos adversaires. Nous avons réagi, en mettant en pratique de vieilles recettes ou en apprenant sur le tas. Nous avons réalisé de pouvoir compter que sur nous-mêmes. Il n’y a rien à attendre des politiciens, guidés par leurs intérêts électoraux. Ainsi Copé, qui affirme un jour être contre le “mariage” homo, puis assure qu’il n’y a jamais été opposé.

Désormais, nous sommes organisés. La prise de conscience a eu lieu. Les mouvements, les initiatives opposés au “mariage” homo fleurissent. Les manifestations et la répression qui s’en est suivie ont poussé des milliers de personnes dans l’arène politique, leur ont donné l’envie de s’impliquer. Nous inventons nos propres armes pour combattre un adversaire extrêmement puissant, qui a avec lui les forces de l’ordre et les médias… Nous réussissons à le contrer. Un exemple : l’idée de “Veilleur debout”. Une personne se tient debout, seule, immobile, sans signe distinctif, devant un bâtiment officiel (le ministère de la Justice par exemple). D’un coté, ce n’est pas une manifestation : la personne est seule, ne fait rien… Il est donc théoriquement impossible de l’interpeller (sauf ordres arbitraires, comme ce fut le cas). D’un autre coté, l’impact visuel est très fort : impossible de ne pas remarquer quelqu’un dans cette posture !

Ces manifestations nous ont aussi permis d’acquérir la maîtrise de la communication, notamment sur Internet. Une compétence plus qu’indispensable à notre époque, surtout quand presque tous les moyens traditionnels d’informations (agences, presse, radio, télévision…) sont contre nous. De nouvelles formes d’activisme se sont implantées durablement, sur les réseaux sociaux (Twitter notamment, très utile pour la politique) ou via des sites : le Salon Beige (que nous ne présentons plus), le Rouge et le Noir, Nouvel Arbitre, ainsi que celui où vous pouvez lire cet article, Vexilla Galliae. Si ces sites existaient pour la plupart avant la Manif pour tous, c’est dans ce cadre qu’ils ont pris leur essor.

Comme je l’ai dit précédemment, ce combat à conduit de nombreuses personnes à s’engager en politique. Ce qui est intéressant  c’est que tous les partis politiques ont reculé et ont refusé de combattre jusqu’au bout (malgré le courage de certains responsables UMP ou FN). Les nouveaux activistes anti-“mariage” gay s’engagent donc hors de ces structures, ce qui mène à un dynamitage de la scène politique, et ne le font pas pour un parti, mais pour le bien commun. Une saine évolution de la politique française !

En conclusion, on peut affirmer que cette année a été très utile. Nous avons dû nous former en urgence, entrer dans la bataille sans attendre, sans y être préparés. Nous en sommes sortis renforcés, endurcis, plus expérimentés. Maintenant, il faut continuer sur notre lancée, faire fructifier nos talents et utiliser au mieux notre expérience. Et, bien entendu, ne rien lâcher !

François Etendard

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