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Le trèfle irlandais s’effeuille

Des événements potentiellement très importants se déroulent en Irlande du Nord (ou Ulster). Tout est parti d’une affaire n’ayant concrètement peu d’importance mais une grande portée symbolique : le drapeau du Royaume-Uni ne flottera plus que 17 jours par an sur l’Hôtel de Ville de Belfast, capitale de l’Ulster, pour les dates importantes (anniversaire de la reine…). Le reste de l’année, il sera mis en berne.

Cette décision a été prise par la majorité catholique et nationaliste (favorable à l’éloignement du Royaume-Uni protestant) du conseil municipal le 3 décembre.

Elle a déclenché la colère de la partie protestante unioniste, favorable au maintien de l’Ulster dans de Royaume-Uni. Des protestants, rejoints par les paramilitaires de l’UVF (Ulster Volunteer Force), sont descendus dans la rue. Depuis ce jeudi, les manifestations ont dégénéré en de violents affrontements avec les forces de l’ordre, qui ont notamment essuyé des tirs à balles réelles.

Des réactions de milices nationalistes sont à craindre, risques accrus par les manifestations pro-Londres en République d’Irlande, indépendante.

Les tentatives de conciliation, menées par des personnalités politiques et religieuses de tout bord, se heurtent à l’absence d’interlocuteurs au sein des manifestants. Michael Coppelade, député d’Ulster interrogé par La Croix, regrette qu’il n’y ait « aucune personne à laquelle nous puissions nous adresser. »

Cette affaire du drapeau fait éclater au grand jour les antagonismes irlandais, enfouis mais non disparus depuis les accords de paix de 1998 et aggravés par la crise économique qui frappe la verte Erin de plein fouet.

François Étendard 

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