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Les gaz de Fabius

D’un côté, il y a le monde que l’on conte à nos enfants : un peuple commandé par des figures honnêtes et héroïques, luttant contre des figures monstrueuses. De l’autre, celui que l’on découvre en grandissant.

En Syrie, le preux chevalier Sieur Fabius chevauche son fier drone blanc, suivi par ses légions de journalistes subventionnés et de mercenaires soldés, tous deux grâce aux sacrifices consentis par le peuple galvanisé à l’idée d’agir pour le bien, pour secourir le peuple syrien du joug de l’ogre baasiste.

Voilà ce que pourrait retenir l’histoire, si tout n’est pas fait pour que les mensonges soient connus du peuple, de la communauté des braves gens qui composent la France.

Il n’est pas possible de connaitre la vérité sur le conflit syrien, pas aujourd’hui. Par contre, il est possible de débusquer les boniments et les manipulations.

Afin d’exalter son peuple, le ministre des affaires étrangères n’hésite pas à parler du « régime et de ses complices » pour qualifier un gouvernement légitimé par les urnes et un referendum populaire. Nos propres élites mépriseraient-elles l’idée de referendum[i] et de débat politique [ii]?

Laurent Fabius sait-il que la ligne peut être franchie des deux côtés ? Pourquoi n’entendons-nous aucune déclaration expliquant quelles sanctions devraient être prises contre les « rebelles » qui, semble-t-il, utilisent les mêmes armes ?

A l’issue de la conférence pour la paix Genève II, si les preuves sont si accablantes, nous verrons à l’unanimité le conseil de sécurité des Nations Unies décider de sanctions exemplaires.

Pourtant, les Etats-Unis restent prudents après la lecture des conclusions françaises, alors même que leur passé dans la fabrication de preuves est connu de tous…

Que faut-il donc en penser ?

Quelle légitimité avons-nous pour nous ingérer de la sorte et pour juger un crime que les gouvernements républicains et démocratiques occidentaux ont tant de fois commis dans le passé, sans franche inquiétude ?

Jacques Jouan


[i]  Le referendum populaire sur la Constitution Européenne, rejeté en 2005 par les français, dont le « non » a été défendu par Monsieur Laurent Fabius fut pourtant adopté par le parlement en 2007 au mépris du peuple.

[ii] Le débat sur le renforcement des droits des couples homosexuels n’a pas eu lieu car il s’est transformé en un débat pour ou contre le mariage gay. Il y avait d’autres alternatives.

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