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Entretien avec Aliette Espieux, porte-parole de la Marche pour la Vie

Le 16 janvier prochain, la marche pour la vie se déroulera comme chaque année à Paris, quelques semaines seulement après le vote par l’Assemblée nationale de la sanglante loi Gaillot, qui doit être réexaminée par le Sénat le 19 janvier. À l’occasion de cette grande manifestation, et alors que la vie humaine est plus que jamais attaquée, Vexilla Galliae a interrogé Aliette Espieux, porte-parole de la Marche pour la Vie.

Pourquoi faut-il manifester pour la vie, en particulier cette année ?

Chaque année, la marche pour la vie appelle à manifester pour défendre la vie de ces centaines de milliers d’enfants qui meurent chaque année à cause de l’avortement. Cette année, la vie est encore menacée par la proposition de loi d’Albane Gaillot qui souhaite allonger l’avortement en le faisant passer de 12 à 14 semaines, en formant les sages-femmes à avorter et en supprimant les délais de réflexion avant l’IVG. Le droit à naître est encore menacé et ces politiques ont la volonté de pervertir nos corps de métiers de soignants, qui au lieu de donner la vie, la retirent. Il est donc urgent de se mobiliser pour défendre la vie de ces enfants qu’on élimine, mais aussi pour défendre nos corps de métier qui sont détournés par le gouvernement.

Simone Veil elle-même avouait que, si les évêques et les prêtres avaient défilé en tête d’une grande manifestation nationale, le résultat du vote de la loi Veil n’aurait sans doute pas été le même. Aujourd’hui encore, alors que beaucoup de catholiques s’engagent courageusement, le clergé — notamment le haut clergé — se fait très discret. Est-ce en train de changer ?

Non, malheureusement. Trop peu de membres du clergé nous soutiennent, c’est dramatique. La majorité d’entre eux se justifient par la volonté d’être ouverts et de ne pas faire fuir les non catholiques en se montrant trop fermes sur ces questions. Or cette stratégie ne marche pas, au contraire ! En reniant tous ses principes fondamentaux, l’Église perd ses fidèles. Les églises se vident de plus en plus, et je ne pense pas que ce soit anodin. En reniant leur engagement auprès des personnes en difficulté, l’Église perd son âme, cette âme qui poussait mère Teresa à donner sa vie pour les pauvres, le vénérable Jérôme Lejeune à donner sa vie pour ses patients. Mais il n’est pas encore trop tard, et nous espérons que nos évêques se réveilleront ! Je les attends donc le 16 janvier à la marche pour la Vie ! 

Vous avez redit, il y a peu, que la contraception et sa promotion ne peuvent être un remède à l’avortement. Pourriez-vous nous rappeler pourquoi ?

Aujourd’hui, 2 femmes sur 3 qui avortent ont recours à la contraception. L’avortement est l’échec de la contraception, la preuve que la contraception, en plus de détruire le corps de la femme, ne fonctionne pas. Malheureusement trop peu de personnes se renseignent sur ces sujets, or tous les médecins qui pratiquent des IVG le reconnaissent. La contraception nous plonge également dans une mentalité abortive, une mentalité qui sépare l’acte de procréer de la procréation en elle-même. Si une personne met un préservatif, c’est dans la volonté de se préserver d’un enfant, comme si l’enfant était un danger à éviter, une maladie à éradiquer. La contraception est ce qui a permis l’avortement. 

D’un côté, l’on élargit à loisir le « droit à l’avortement » ; de l’autre, on invente et on institutionnalise un « droit à l’enfant ». Comment l’expliquez-vous ?

La PMA et la GPA n’auraient pu être pensé si nous n’avions pas légaliser l’avortement. Il fallait commencer par détruire la vie humaine en elle-même, la bafouer et la réduire à un amas de cellule pour pouvoir en faire un marché du désir. L’embryon devenu un amas de cellules, tout était possible : l’éliminer, le marchander, le transformer dans des éprouvettes…

La PMA est donc en parfaite cohérence avec cette volonté de maîtriser la vie humaine, de pouvoir l’éliminer et produire. 

Pendant les confinements de 2020, plusieurs parlementaires et ministres se sont inquiétés de la baisse du nombre d’avortements en France. De même, cet été, l’association SOS Mamans — venant en aide aux mères en détresse qui veulent garder leur bébé — a subi les foudres de plusieurs journaux et médias. Les adversaires de la Vie ne sont donc pas seulement pour le « droit à l’avortement », ils sont aussi pour la multiplication des avortements eux-mêmes… Comment expliquer cette soif de sang innocent ?

C’est au fond, parfaitement logique ! La détresse des femmes qui avortent n’a jamais préoccupé la sphère politique, bien au contraire, ils s’en sont servi pour faire passer l’avortement. Il suffit de lire les propos de Pierre Simon, promoteur zélé de l’avortement, dans son ouvrage La vie avant toute chose, pour le comprendre. Le premier but de l’avortement était de permettre un tri au sein de la population française, un tri eugéniste. Le deuxième était de pouvoir contrôler la vie humaine, de manifester le pouvoir de l’homme sur son prochain. Toute alternative qui souhaite aider la femme pour qu’elle garde son enfant en sortant de sa détresse met donc à mal la politique progressiste de ce gouvernement. 

Les vaccins contre le covid-19 sont tous produits ou développés à partir ou à l’aide de cellules de bébés avortés. On en parle très peu et, même chez les militants pro-vie, on semble préférer ignorer ce fait… Le Pape lui-même a qualifié la vaccination d’« acte d’amour » ! Quel est votre avis sur le sujet ?

Je préfère ne pas répondre à ce genre de question. Je ne suis pas biologiste, ni formée sur ce genre de sujet. Le problème de fond reste l’avortement, que les vaccins soient ou non faits à base de cellules de bébés avortés… C’est l’avortement qu’il faut combattre en priorité !

Durant l’année qui vient de s’achever, vous avez créé le Cercle Xavier Dor. En quoi consiste cette fondation ?

Le Cercle Xavier Dor est un cercle de formation de jeunes sur les sujets de bioéthique. Ils ont lieu une fois par mois, avec différents intervenants. Il nous a semblé indispensable de former les jeunes, qui connaissent peu le sujet. Aujourd’hui, une femme sur trois est touchée par l’avortement en France. Il est donc urgent de former les jeunes pour eux, mais également pour qu’ils puissent s’engager à nos côtés !

Entretien mené par F. V.

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