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Le « Vagin de la Reine » à nouveau condamné

La polémique* sur ce sujet sulfureux n’a cessé d’enfler depuis son inauguration le 9 juin dans les jardins du parc de Versailles. Cette œuvre d’Anish Kapoor, véritable provocation malsaine et politique, qui défigure le parc, ne pouvant dégager que des ondes maléfiques et diaboliques, a attiré des vandales qui n’ont pas hésité à produire sur celle-ci des inscriptions antisémites dans la nuit du 5 au 6 septembre 2015. Double choc, double scandale, double ignominie : l’œuvre et les tags. Sur l’œuvre d’art figurent des inscriptions comme “SS Sacrifice Sanglant” ou “le deuxième VIOL de la Nation par l’activisme JUIF DEVIANT”.

Avant d’évoquer plus loin le jugement du Tribunal Administratif de Versailles en date du 19 septembre 2015  (TA Versailles 2015-09-19, 1506153, C), on peut se poser au moins deux questions préliminaires :

– comment la présidente de l’établissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles, a-t-elle pu autoriser l’installation diabolique de cette œuvre dans un espace aussi privilégié que celui du Château ?

– et enfin, comment l’artiste, qui a été anobli par la reine d’Angleterre, a-t-il pu se permettre, alors qu’il est l’invité de la France, de commettre un acte, que l’on peut qualifier d’affrontement contre la France et ne pas s’étonner des réactions ? Que Sir Kapoor tente d’exposer à l’extérieur de Buckingham Palace une œuvre portant autant atteinte à la royauté et à la morale et qui attirerait des antisémites et autres malsains, le ferait mettre plus qu’au banc des accusés.

Avec le laxisme et la démagogie qui règnent en France, qu’attendre ? Pour information, ces réponses politiques qu’apprécieront nos lecteurs et qui ont été données à l’artiste, lequel s’était plaint au plus haut niveau d’une absence de réaction sur ces dégradations antisémites et sur leur maintien. Le président Hollande, qui a reçu Anish Kapoor, lui a déclaré qu’il comprenait sa position de garder les insultes sur «Dirty Corner» et l’a même trouvée «pédagogique». Quant à la ministre de la Culture, Fleur Pellerin, elle s’est montrée courageuse et l’a soutenu.

Ne désespérons pas : « Avocats sans frontières » a saisi la justice et obtenu un résultat. Ainsi donc, après l’insulte faite aux Français, aux Versaillais, aux royalistes, aux 8 millions de touristes qui fréquentent le Château, d’ACCEPTER d’exposer dans un des plus hauts lieux touristiques de France une œuvre aussi dégradante et faisant appel aux instincts les plus bas, voici venir  Fabien Bouglé (Conseiller Municipal de Versailles et membre du Groupe « Versailles Familles Avenir ») et William Goldnadel qui prennent le dossier en main et qui triomphent.

Par une requête, enregistrée le 18 septembre 2015, l’association Avocats Sans Frontières et M. Fabien Bouglé, représentés par Me Goldnadel, avait demandé au juge des référés saisi sur le fondement des dispositions de l’article L. 521-2 du code de justice administrative : 

1°) d’annuler la décision de la présidente de l’établissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles de ne pas supprimer les inscriptions antisémites apposées dans la nuit du 5 au 6 septembre 2015 sur l’œuvre du sculpteur Anish Kapoor intitulée « Dirty Corner » ;

2°) d’enjoindre à la présidente de l’établissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles de retirer de la vue du public ces inscriptions, sous astreinte de 150 000 euros par jour de retard à compter de la décision à intervenir ;

3°) de mettre à la charge de l’établissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles la somme de 3 000 euros en application de l’article L. 761-1 du code de justice administrative.

Le juge des référés a d’abord précisé que la liberté de création et d’expression artistiques implique le respect du droit moral de tout auteur sur son œuvre et les formes qu’il entend lui donner, mais que, lorsque cette œuvre est exposée publiquement, cette liberté doit se concilier avec le respect des autres libertés fondamentales s’appliquant dans l’espace public, dont celle protégeant chacun contre les atteintes à la dignité humaine.

Or, il a considéré ici que ces inscriptions antisémites présentaient un caractère particulièrement choquant et qu’elles faisaient l’objet d’une importante diffusion publique. Il en a conclu que leur exposition au public portait atteinte à l’ordre public, en particulier à la dignité de la personne humaine (qui est une composante de l’ordre public consacrée par la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen du 26 août 1789 et par la tradition républicaine).

La messe est dite : si nos tristes et détestables dirigeants politiques, sans foi ni loi, soutiennent l’insoutenable, nous savons tous (hélas depuis longtemps) que la France continue sa descente aux enfers et qu’il faudra un miracle pour la stopper. Un bâchage de fortune a depuis été mis en place et un recouvrement à la feuille d’or (qu’est-ce que cette bizarrerie ?) des inscriptions sulfureuses est en cours de réalisation. Dieu sauve la France.

Solange Strimon

*article de Pierre Ardent du 2 juin 2015 : Sculpture “le vagin de la reine” à Versailles : que comptez-vous faire ?

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