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Ma presqu’interview de Béatrice Bourges

Mardi 28 janvier, quelque part dans Paris. Il est midi, je viens de manger et j’ai deux heures de libre dans mon emploi du temps d’étudiant intrépide. Vais-je travailler à la bibliothèque ou vais-je prendre l’air ? Ma matinée de labeur m’autorise à m’accorder un temps libre. Ayant appris l’initiative de Béatrice Bourges, femme de courage et de caractère qui faisait une grève de la faim pour demander la destitution de François Hollande, je décidai de me rendre place Herriot pour la soutenir.

La grève de la faim est un outil qui met en otage la vie d’une personne et dont je doute de la cohérence avec la foi. Néanmoins, Béatrice Bourges subissait des attaques violentes de la part des médias mondains et du milieu résistant. Les félons de l’avenir pour tous de Barjot et Chamussy (cette dernière appelait à ne pas manifester dimanche…) s’en donnaient également à cœur joie.

Il me paraissait donc essentiel d’aller saluer et soutenir cette femme qui, elle, n’a pas peur de sortir de l’anonymat et qui prend des coups. Dans le métro, l’idée me vient de lui poser quelques questions sans concessions pour contribuer à la bonne et saine information des lecteurs de Vexilla Galliae. Je sortis donc une feuille et un support pour rédiger la trame d’un entretien.

Sortant de la bouche de métro Assemblée Nationale, j’y croisais quelques CRS s’ennuyant dans un fourgon. Etaient-ils là pour Béatrice ? Je rejoignis la place Herriot, regardé par des policiers me fixant avec des yeux de merlan frit. Ma pochette et mon stylo en main, je gagnais le petit groupe formé autour de l’ennemie publique. Des barrières étaient installées, des policiers, parqués à quelques dizaines de mètres.

Durant ce temps j’ai pu féliciter Béatrice Bourges et discuter avec ses fidèles. Je commençais l’entretien, où je demandais à Béatrice, femme accessible et agréable, les raisons de sa grève de la faim. Je prenais mes notes, en n’oubliant aucune des raisons pour lesquelles elle avait posé ce geste : pression sur les parlementaires, colère contre un système qui nous ignore, …Elle m’a dit avoir choisi le jour de colère pour lancer cette initiative, ce qui prouve bien qu’il s’agissait d’un projet réfléchi de longue date. Béatrice n’est pas une tête brûlée ou une vulgaire gauchiste.

Soudain, plusieurs dizaines de policiers débarquèrent et nous encerclèrent, mettant fin à l’entretien. Nous restions parqués dans la plus grand illégalité, encerclés de plus en plus près par des policiers payés par vos impôts. Finalement, un avocat a été appelé et la commissaire permit la dispersion.

Durant ce laps de temps, plusieurs dizaines de femmes étaient violées, des centaines d’habitations cambriolées, mais les forces de l’ordre eurent leur sens des priorités, qu’ils ont dû acheter en même temps que leurs excellentes calculatrices à manif.

Trois femmes, journalistes d’une chaîne nationale, sont passées devant nous en nous ignorant outrageusement. Heureusement, les images sont accessibles sur internet, des victimes ayant filmé la scène.

Alors oui, la loi organique de l’application de l’article 68 de la constitution n’a jamais été adoptée, oui, elle ne fera pas fléchir le genou du gouvernement immédiatement, mais j’invite à ce que chacun respecte bien cette femme qui ose. Surtout ceux qui gazouillent sur internet, sous anonymat et avec un café à côté.

Julien Ferréol

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