Divers

Baccarat, Cristal de Légende : 29 avril – 27 septembre 2016, à l’Institut Bernard Magrez à Bordeaux

Qui mieux que Bernard Magrez, le célèbre mécène des causes perdues, pour défendre notre patrimoine ? Il va falloir le faire nous aussi, car l’un des grands défis que nous allons rencontrer dans les années à venir sera précisément celui d’éviter que notre patrimoine ne soit progressivement anéanti ou reconverti dans une utilisation qui ne correspond pas à son essence propre et à l’intention de nos aïeux qui ont construit ces entreprises. Nous devons nous engager pour défendre ce patrimoine.

Prendre au sérieux l’actualité de notre héritage, c’est la vocation de Bernard Magrez, surnommé “l’homme aux 40 châteaux”.

Le 29 avril 2016, l’Institut Culturel Bernard Magrez, haut lieu des arts et de la culture à Bordeaux, a l’honneur d’accueillir au sein du Château Labotière, la prestigieuse Maison Baccarat pour une exposition exceptionnelle : Baccarat, Cristal de légende, jusqu’au 27 septembre 2016.

Dans le très bel écrin du Château Labotière et ses jardins à la française, l’exposition dévoilera une sélection de pièces majeures emblématiques du savoir-faire d’excellence de la manufacture, dont certaines furent majestueusement présentées en 2014 au Petit Palais de Paris lors de l’exposition célébrant le 250e anniversaire de la Maison Baccarat. Une exposition d’exception où des chefs d’œuvres de passion et de perfection, reflets de l’élégance intemporelle, dialogueront avec l’architecture et l’art contemporain du Château Labottière.

Les Cristalleries de Baccarat trouvent leur origine en 1764, lorsque le roi Louis XV agréa une requête de l’évêque de Metz, Mgr. Louis de Montmorency-Laval, qui souhaitait créer une verrerie sur ses terres, dans la Châtellenie de Baccarat. Son objectif était de fournir du travail à la main d’œuvre locale, victime du chômage, et d’exploiter au mieux les ressources naturelles (forêts et rivière).

La verrerie s’installa donc sur la rive droite de la Meurthe, en face de la commune de Baccarat. La direction fut confiée à Antoine Renaut, un technicien venu de la verrerie de Saint-Quinin en Moselle. Léopold, Seigneur de Comy, s’occupa de la gestion financière de l’établissement. La production démarra en 1766 avec quatre fours. Après le décès de Léopold en 1773, l’entreprise devint l’entière propriété d’Antoine Renaut et prit le nom de verrerie Saint-Anne. Le site, qui englobait l’usine, le château des propriétaires, les maisons des ouvriers, une chapelle vouée à Sainte-Anne et un cimetière, devint une véritable petite cité.

Les années qui suivirent la Révolution Française furent marquées par le lent déclin de la verrerie, jusqu’à sa faillite. L’entreprise fut mise aux enchères le 12 décembre 1806 et rachetée par Lippman, négociant à Verdun. Les affaires continuèrent toutefois à péricliter jusqu’en 1816, avant que la verrerie ne soit rachetée par un industriel, Aimé-Gabriel d’Artigues, déjà propriétaire d’une cristallerie à Vonêche (Belgique). L’ancienne verrerie Sainte-Anne fut ainsi transformée en cristallerie et rebaptisée “Etablissements de Vonêche à Baccarat”. Cette cession marqua le début de la prestigieuse ascension des cristalleries de Baccarat.

La cristallerie Baccarat a joué un rôle déterminant dans l’art du flaconnage, en étant la première manufacture de cristal française à se lancer dans la fabrication de flacons, et en travaillant depuis le commencement avec des maisons de parfum de prestige. Dès les années 1860, Baccarat fournit des parfumeurs comme E. Pinaud, L.T. Piver ou Gellé frères (Noblesse Oblige, 1910). Les flacons proposés ont alors des lignes classiques et élégantes, un décor sobre qui se limite généralement à la taille du bouchon, souvent en facettes, et un fond de flacon en étoile. Ce sont les étiquettes, réalisées en papier, qui distinguent essentiellement les flacons les uns des autres. Très vite, la fantaisie et la couleur s’imposent et donnent le ton. La production de la maison s’enrichit au fil des ans avec quelques modèles mythiques dont le célèbre Le Roy Soleil, dessiné en 1945 par Salvador Dali pour Elsa Schiaparelli, ou les flacons réalisés pour les parfums Christian Dior (Miss Dior en 1949, Diorling en 1957, Diorissimo en 1955, et l’Adore en 2001).

Les lignes des années 1980 sont inspirées par le design et l’architecture. On se souvient de Calandre de Paco Rabanne (1980), de Beverly Hills de Bijan (1980), ou bien encore de Gianni Versace V’e Versace (1989). Entre 1997 et 1999, Baccarat lance les Contes d’Ailleurs, trois flacons de parfums dessinés par Frederico Restrepo, sous forme de trilogie, et contenant un jus spécifiquement élaboré pour la Maison. En 2006, la Manufacture, en collaboration avec le Château de Versailles, réalise le  Flacon de l’Edition prestige du Sillage de la Reine, le parfum de Marie-Antoinette recréé par le talentueux nez Francis Kurkdjian.

Si les notes du parfum s’évadent, le flacon reste, évocateur d’atmosphères particulières, d’histoires, de personnages et d’époques, pour le plus grand plaisir des collectionneurs.

Le flaconnage prend une place croissante dans la production de la Manufacture. De 150 flacons par jour en 1897, la fabrication passe à 4000 en 1907. Dans les années 1920, la parfumerie connaît une seconde vague de développement. Les noms des jus et leurs flacons évoquent des univers aussi variés que les voyages (Kismet, Ming Toy, Ta Wao, Byzance…), la Femme du jour, ou encore le monde de la nuit (Nuit de Noël). Caron, Houbigant ou Gabilla collaborent avec la Manufacture, au même titre que des couturiers comme Jeanne Lanvin ou Jean Paton, pour réaliser leurs flacons.

L’Institut Culturel Bernard Magrez veut être une passerelle entre tradition et innovation, autant qu’une plateforme d’échange où chacun pourra vivre une expérience culturelle singulière. Après avoir bâti une carrière d’entrepreneur basée sur l’excellence, l’innovation et la créativité, Bernard Magrez souhaite aujourd’hui “rendre à la vie” la chance qu’elle lui a donné. Cette fabuleuse exposition Baccarat, cristal de légende en est une superbe démonstration.

Eric Muth

Exposition visible au Château Labottière

du 29 avril au 27 septembre 2016

16, rue de Tivoli – 33000 Bordeaux

www.institut-bernard-magrez.com – Tél: 05.56.81.72.77

Sous le mécénat du Château Pape Clément

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.