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Les incertitudes du sport

L’heure est à la morosité sur les terrains de sport français. Après l’élimination d’une équipe de France de handball en mal de renouvellement en coupe du monde, nos héros tricolores, du rugby cette fois-ci, ont subi un second affront de suite à Rome. Après le stade Flaminio il y a deux ans, c’est le stade Olympique qui a vu l’Italie battre le XV de France, à la suite d’un match bien plus intéressant et animé que celui d’il y a deux ans. Saluons les progrès historiques de l’Italie en rugby.

On aurait du mal à y croire ! Après la gloire des demi-dieux de 1998 en coupe du monde, nos footballeurs ont tellement défrayé la chronique par leurs résultats décevants et de leurs frasques personnelles, qu’on ne peut admettre que ce soit des handballeurs qui trichent en pariant sur leur propres matchs. Ces mêmes joueurs qui ont porté la France aux gloires européennes, mondiales et olympiques durant de nombreuses années. De la même manière, les rugbymen, heureux gentlemen jouant à un sport de voyou (comprenez l’inverse pour le football) ont bien déçu les 10 000 Français qui ont traversé les Alpes pour les encourager.

Et pourtant nous allons bien évoquer le foot, ce sport-roi, peut-être le seul sujet avec la politique sur lequel les plateaux télés font chaque jour la revue de l’état psychologique de ses protagonistes.

Nous apprenons par Le Figaro qu’une vaste affaire de matchs truqués est en train de surgir.

Pour résumer, il s’agit de plusieurs centaines de match qui furent truqués dans un but pécuniaire, avec la complicité de plusieurs centaines d’arbitres, de joueurs, et, apprend-on,  de « criminels ».

Selon Europol, ce serait 8 millions d’euros qui ont été gagnés frauduleusement par le jeu de la corruption.

Le mensuel économique Capital relevait ce mois-ci quelques chiffres intéressants.

Entre les transferts à plus de 100 millions d’euros, les salaires des meilleurs joueurs (4000 à 5000 euros… par minute), ou le calcul du coût pour le Qatar par but de Zlatan Ibrahimovic (à peine 300 000 euros),  je me disais, que malgré ces sommes folles, cela reste du sport. Les investissements se traduisent aussi en des valeurs partagées par tout un chacun : la sueur, les efforts, l’esprit d’équipe.

Mais quand je me rends compte que l’acte héroïque du nouveau Qat… parisien, pardonnez –moi David Beckham, consistant à verser son salaire aux enfants pauvres n’est qu’une supercherie financière destinée à opérer une esquive fiscale, que je lis les nouvelles de la profonde corruption que connaît le sport, j’ai peur de compter un nouveau signe de déclin de notre civilisation. La puanteur de l’argent du football et du sport en général trahit la générosité des supporters. Cette générosité qui exprime pourtant ce qui peut rester de fierté locale ou nationale dans notre vieille Europe.

Julien Ferréol

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