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Vive la discrimination !

Ah ! Que j’aimerais être discriminé pour ce que je suis ! Vive la discrimination !

Qui voudrait être considéré comme tout le monde, sans sexe, sans terre, sans qualité, sans goût, sans saveur, sans intérêt, sans force, sans faiblesse, sans vertu, sans mérite, sans défaut, sans point faible, sans particularité, sans histoire, sans passé, sans famille, sans aïeux, sans pays, sans passion… sans vie en bref.

La seule chose où la discrimination n’existe pas, c’est dans notre nature humaine commune et dans notre rédemption, vraiment universelle, réalisée pour nous par Notre Seigneur Jésus-Christ ; à laquelle nous devons collaborer pour effectivement être sauvé, mais tout le monde est appelé et peut être sauvé.

Mais pour le reste, tout est différence – et tant mieux ! Depuis évidemment toutes nos différences corporelles et matérielles, mais aussi celles de caractère et celles spirituelles, et même au niveau des collectivités avec les différences de caractère des peuples – toutes choses données en surcroît de notre nature commune pour contribuer à l’œuvre collective de la perfection de l’espèce (fin naturelle) et du salut (fin surnaturelle). Mais il y a aussi toutes les différences échues par le fait que nous sommes des êtres moraux : et donc nous méritons différemment en fonction du bien et du mal que nous faisons, ou de la qualité de ce que nous faisons. D’où la hiérarchie, les conditions, les métiers qui s’enchevêtrent les uns les autres, jouant sur des dimensions tout à fait différentes.

Tout est complémentaire, et les frictions qui peuvent exister ne viennent que de notre nature blessée, de nos mauvais penchants et de nos concupiscences, certainement pas de nos différences qu’il faudrait soi-disant gommer – au pire elles pourraient parfois être des occasions de pécher, mais encore par hasard et par faiblesse de notre volonté, jamais en elles-mêmes.

Qui voudrait vivre dans un monde de clones ? Quelle horreur… Pour faire de bons esclaves à la limite… Comme l’avoue sans le dire nos gouvernements et « grandes » entreprises qui prônent une « diversité » si uniforme…

Car les différences sont bonnes, mais non pas le chaos. Les différences sont providentiellement données pour collaborer à la perfection de l’espèce, à l’harmonie, à la coopération, pour mieux exprimer et servir toute la gloire de Dieu par la variété de nos œuvres ordonnées à une fin commune. Comme la diversité naturelle, dans son ordre, sert aussi la gloire de Dieu, à sa mesure, c’est-à-dire sans volonté ni intelligence.

Mais cette variété protectrice, cette inégalité salutaire, ces différences si précieuses pour nous, pour notre famille, pour notre pays, pour le genre humain, n’implique en aucun cas la diversité dans la Vérité. Ni la négation de ce désir d’unité consubstantielle à notre nature, inscrite en nous.

C’est-à-dire la diversité dans la Foi.

Car comme le dit Augustin Cochin, au fond, ce désir profond d’unité est naturellement ancrée dans le cœur humain et il s’exprime de deux façons.

Soit de façon chrétienne et traditionnelle : tout le monde uni dans la Foi, soit dans l’amour du Dieu révélé, et dans l’adhésion aux dogmes, et donc dans l’œuvre commune pour obtenir notre salut et la gloire de Dieu. Tout le monde a le même cœur, si on peut dire, mais c’est justement cela qui permet de multiplier à l’infini, selon nos différences naturelles et morales, la façon d’œuvrer au même but : il suffit pour s’en convaincre de constater l’immense variété des saints, de leurs œuvres, de leur vie, ainsi que tant de charismes infinies dans les ordres religieux, mais tous dans la même foi.

Quand le ciment de la foi n’existe plus, dans un état révolutionnaire, l’unité intérieure disparaît, l’unité dans la foi s’évapore, mais le désir d’unité demeure, pour le pire : il s’agit alors de niveler, et de faire disparaître – ou plutôt essayer, car cela est impossible – toutes les différences visibles et invisibles, pour fonder une unité factice extérieure et forcée ou tout le monde doit être pareil. On voit ce que cela donne… On en vient à vouloir nier des faits aussi élémentaires que les sexes, et la famille…Belle régression.

Le désir d’unité est naturel, il faut juste qu’il soit dirigé vers ce qui nous unit véritablement : notre nature humaine – dans l’ordre naturelle, les sociétés païennes traditionnelles parvenaient à consacrer cette unité partiellement dans une moralité naturelle juste, mais cette unité fut souvent aussi caricaturée dans un état divinisé ou une société-dieu très contraignante – et dans Dieu, qui nous a créé pour partager son Amour – unité dans la Foi qui vient tout couronner et tout purifier.

Alors oui ! Souhaitons, nous chrétiens et royalistes, être bien discriminés ! En martyrs de la foi ! en preux chevaliers de notre Roi ! Selon nos capacités et nos positions, mais en tout cas dans une résolution et une détermination confiante et plein d’espérance dans la restauration de la Foi et du Roi !

Pour Dieu, pour le Roi, pour la France,

Antoine Michel

 

Une réflexion sur “Vive la discrimination !

  • PELLIER Dominique

    Le paradoxe est en ce que nous souhaitons une certaine uniformité autour de nous et en ce que nous revendiquons notre particularité propre. On porte une veste de treillis et l’on se dit antimilitariste… Allez comprendre!

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