Chretienté/christianophobie

Joyeuses Pâques, le Christ est ressuscité

Quelques citations pour nous mettre tout de suite dans l’ambiance de ce jour merveilleux qui ouvre les portes de toute espérance :

“Dans la joie de la résurrection, donne-nous un cœur nouveau qui se détourne du péché et s’ouvre pour accueillir ta miséricorde, fais-nous vivre en paix avec toi et demeurer en toi sans plus te faire obstacle.” Jean Eudes.

“Oui, j’en ai l’assurance : rien, pas même la mort, ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur.” (Saint Paul Apôtre aux Romains, 8, 38-39)”.

Le Christ ressuscité a besoin de notre regard de tendresse et de miséricorde pour aborder chaque être. Plonger dans ce que chaque personne a de meilleur, c’est recevoir une parcelle de la lumière du Ressuscité.” Père Guy Gilbert “.

C’est une joie profonde pour nous, Seigneur de l’univers, de te rendre grâce en cette nuit de Pâques, illuminée par le visage radieux du Ressuscité. Comme une aube longuement attendue, tu viens dissiper nos ténèbres. Tu fais resplendir une espérance invincible là où la mort semblait triompher. […]” Charles Wackenheim.

Et comment souhaiter « Joyeuses Pâques » dans plusieurs langues: Frohe Ostern! Happy Easter! Buona Pasqua! Felices Pascuas!

Pâques met fin à la période de carême, qui a duré quarante jours et que nous avons respecté dans ses grandes lignes, en tout cas on aura essayé. Les cloches sont revenues joyeuses. En effet, depuis plusieurs siècles, il est interdit de sonner les cloches des églises catholiques entre le Jeudi saint et le dimanche de Pâques, en signe de deuil. Une tradition que l’on retrouve notamment en France, en Belgique ou en Italie. On a alors raconté aux enfants que les cloches allaient se faire bénir par le Pape à Rome. En rentrant, elles viennent carillonner et déposent au passage dans les jardins les fameux œufs en chocolat tant attendus par les enfants.

Pâques la plus sacrée et la plus ancienne de toutes les traditions remonte encore plus loin que la fête juive la plus ancienne, la Pâque juive. Les deux fêtes sont célébrées à la même période, souvent la même semaine. La Pâque juive a lieu sur toute une semaine en souvenir de l’exode des Juifs hors d’Égypte. Pour les chrétiens, Pâques commémore la résurrection du Christ après sa crucifixion. « Entre le Jeudi Saint et la messe du Dimanche de Pâques, vous n’entendez plus les cloches des églises sonner : selon les traditions religieuses, elles se sont toutes envolées pour Rome ».

Ainsi que l’écrit Saint Paul dans sa première lettre aux Corinthiens : «si Christ n’est pas ressuscité, notre prédication est vide et vide aussi votre foi (…). Et si Christ n’est pas ressuscité, votre foi est illusoire, vous êtes encore dans vos péchés (…). Si nous avons mis notre espérance en Christ pour cette vie seulement, nous sommes les plus à plaindre de tous les hommes» (1 Co 15.14-19).

La célébration de Pâques a été fixée au dimanche suivant la pleine lune après l’équinoxe de printemps. En conséquence, elle varie selon les années entre le 22 mars (début du printemps) et le 29 avril. C’est le résultat d’un calcul savant (comput) établi au concile oecuménique de Nicée (325) qui prend en compte la date supposée de la résurrection. Qui plus est, les commémorations orthodoxe et catholique sont le plus souvent décalées de quelques jours suite à la réforme du calendrier par le pape en 1582. On retrouve des similitudes avec Pessa’h, notamment l’agneau. Pâques porterait ce nom car selon les Évangiles, la mort du Christ aurait eu lieu pendant la fête de Pessa’h. On retrouve également Pâques dans les traditions païennes : c’est une période de renouveau, avec l’arrivée du printemps. Principale fête chrétienne, Pâques rappelle la résurrection du Christ. Les évangiles nous disent que Jésus-Christ aurait été crucifié à Jérusalem une veille de sabbat, donc un vendredi, et que ce jour était aussi celui de la «préparation» de la Pâque juive, donc le 14 du mois de Nissan dans le calendrier hébraïque. Ces deux éléments coïncident en l’an 30 de notre ère, le 7 avril. La résurrection du Christ, le troisième jour de sa mort, serait donc datée de la Pâque suivante, le 9 avril 30.

La Pâque juive (au singulier) célèbre la fuite d’Égypte et la sortie de l’esclavage, selon le livre de l’Exode, dans la Bible. Le mot vient de l’hébreu Pesah ou Pessah qui signifie passage. Au moment de s’enfuir d’Égypte sous la conduite de Moïse, les Hébreux se contentèrent de pain sans levain pour ne pas perdre de temps. Depuis lors, chaque année, la Pâque est l’occasion pour les juifs de commémorer cet événement. Le pain azyme (du grec a- privatif et zymé, levain) figure encore parmi les rituels de cette fête, ainsi que les herbes amères et l’agneau des bergers.

Les chrétiens, qui s’inscrivent dans la continuité du judaïsme, célèbrent également la fuite d’Égypte à leur manière mais à cette Pâque juive, ils en ajoutent une autre qui leur est propre et est célébrée le même jour : la résurrection du Christ. Ils célèbrent donc les Pâques (au pluriel). Pâques (avec un s) est la fête la plus importante dans toutes les religions chrétiennes car elle commémore la résurrection du Christ, autrement dit l’événement fondateur du christianisme.

Du simple œuf dur coloré aux plus prestigieux œufs de Fabergé, l’œuf de Pâques est resté une tradition dans le monde entier. En Italie, de nos jours encore, on fait bénir les œufs de Pâques que l’on place au centre de la table. Les œufs de Pâques russes et ukrainiens sont de véritables œuvres d’art, aux motifs et aux couleurs très symboliques et géométriques, avec des représentations chrétiennes comme la croix, le Christ lui-même. D’année en année, certains seront conservés dans les familles. D’autres, durant le repas de Pâques, des œufs souvent peints en rouge, seront frappés sur l’œuf de son voisin, à qui se brisera le premier.

Comme le printemps est la saison de l’éclosion de la nature, l’œuf, représentant la vie et la renaissance, a été probablement le premier symbole utilisé lors de rituels qui datent de la nuit des temps. Au printemps, les Égyptiens et les Perses avaient pour habitude de teindre des œufs et de les offrir pour symboliser le renouveau de la vie. -Dans l’antiquité gauloise, les druides teignaient les œufs en rouge en l’honneur du soleil. Dans les rituels païens anglo-saxons, on offrait des œufs colorés à la déesse Eostre. – Plusieurs cultures païennes disposaient des œufs dans les tombes ou les sépultures pour demander la renaissance de la personne décédée.

Pour les Juifs, l’oeuf est le symbole de la vie mais aussi de la mort. La libération du peuple hébreu a coûté la vie à de nombreuses personnes, et le bonheur n’est jamais absolu pour les eux. A Pessa’h les Juifs trempent un œuf dans de l’eau salée en souvenir de toutes les larmes versées suite à la perte de leur indépendance. Puisque Pâques, pour les chrétiens, célèbre la résurrection du Christ eut lieu au printemps, le symbolisme de l’œuf y a trouvé aussi sa place dans les rites familiaux. Cette coutume d’offrir des œufs le matin de Pâques est apparue vers le IVème siècle en Europe, et se retrouva en Égypte autour du XIème siècle, puis en France, en Alsace, vers le XVème siècle.
Progressivement cette coutume populaire va aussi s’instaurer dans les cours royales, mais elle y perdra le véritable symbole qui est le sien. A la Renaissance, l’œuf décoré populaire inspira des artistes : après l’œuf de poule ordinaire, on en confectionna en verre, en porcelaine, en bois… En l’an 1200, sous Edward I en Angleterre, on retrouve, dans la comptabilité du palais royal, la somme de 18 pences versée pour l’achat de 450 œufs qui devaient être peints à la feuille d’or avant d’être distribués aux membres de la famille royale. Les œufs recouverts d’or apportent la richesse à ceux qui les reçoivent. 500 ans plus tard le roi Louis XIV en fait aussi une institution. D’une part, ses gens devaient lui apporter le plus gros œuf pondu en son royaume durant la Semaine Sainte et, lui-même, le jour de Pâques, entouré de grandes corbeilles, distribuait en personne des œufs peints à la feuille d’or à ses courtisans aussi bien qu’à ses sujets.

La surprise contenue dans l’œuf est une tradition qui remonte au XVIème siècle, et certaines sont même passées à l’histoire tant elles étaient exceptionnelles : c’est le cas de la statuette de Cupidon renfermée dans un énorme œuf de Pâques offert par Louis XV à Madame du Barry, du brûle-parfum trouvé en 1770 par Catherine II ou encore de la minuscule poulette cachée dans un œuf précieux conservé à Copenhague dans les collections royales du château de Rosemborg.
C’est justement ce dernier objet en or massif qui est à l’origine des célèbres œufs impériaux russes que l’on doit à l’imagination de Peter Carl Fabergé, orfèvre du Tsar. En effet, une princesse danoise – Dagmar – épousa le Tsar Alexandre III, prenant le nom de Maria Feodorovna, et décrivit à son mari cet objet qu’elle avait admiré, au château de Rosemborg à Copenhague. Elle en fit la description avec un tel enthousiasme et une telle nostalgie que celui-ci en commanda un tout à fait identique à l’orfèvre de la cour impériale, Peter Carl Fabergé (1846-1920). On était en 1885 : dès lors, tous les ans à Pâques, inventa une nouvelle merveille, de plus en sophistiquée, et l’offrit à sa souveraine.

Cette tradition plaisait beaucoup à Nicolas II qui, couronné en 1896, offrait de splendides exemplaires à sa mère et à son épouse, et on estime qu’entre 1885 et 1916, pas moins de 56 joyaux sont sortis de l’atelier magique de Fabergé. Avec le temps, la fabuleuse collection des Romanov a été dispersée. Une dizaine de ces œufs de Fabergé sont au Kremlin, deux autres appartiennent à la reine Elizabeth II et 12 autres ont été achetés par Malcom Forbes, éditeur et écrivain américain. Il arrive que quelques-unes de ces œuvres exceptionnelles apparaissent sur le marché international de l’art et atteignent des prix vertigineux : la dernière vente remonte à 1994, quand Christie’s adjugea le Winter Egg pour 3,5 millions de livres. Ces chiffres tout à fait prodigieux se justifient par le fait que ces objets sont de véritables chefs-d’œuvre, encore que de petite taille. À défaut de nous offrir de telles merveilles, apprécions de simples œufs en chocolat que nous pouvons par ailleurs donner aux plus pauvres que nous rencontrons.

Christ apparaît ressuscité, vainqueur de la mort et du péché. Voilà où se fonde l’espérance chrétienne : nous sommes faits pour Dieu et nous allons en Lui. Poursuivez votre chemin dans la joie et l’allégresse, quand bien même nous devons nous préparer à des temps difficiles…

Solange Strimon

NB : chères lectrices et chers lecteurs, ayant pris la décision d’une année sabbatique, qui prend effet à dater de ce jour, je vous garde dans mon cœur et vous emmènerai là où j’irai…

 

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