Chretienté/christianophobie

Fête de la Dédicace de la Basilique Saint-Jean du Latran

Les dimanches se suivent, mais ne se ressemblent pas. Ce dimanche, je vous entraine du côté de la basilique Saint-Jean-du-Latran à Rome. Le temps est clément et les Romains toujours aussi souriants. Pour donner l’importance de cette fête, commençons par donner la devise de cette basilique, qui se trouve sur le fronton central de la façade « Mater et Caput omnium ecclesiarum urbis et orbis, (“Mère et chef de toutes les églises de Rome et du monde”). En effet, pour tous les croyants, Latran, cathédrale du Pape, Évêque de Rome, est la Mère et la Maîtresse de toutes les autres églises.

Le jour choisi pour l’anniversaire de la dédicace d’une église a rang de Solennité pour cette église. Et cet évènement est célébré comme Fête dans tout le diocèse. L’Église tout entière s’unit, le 9 novembre, à la joie des fidèlesde Rome qui, autour du pape, leur évêque, rendent grâces pour la dédicace de la basilique du Latran. En certifiant un édifice aux rencontres sacrées de l’Alliance, elle chante, dans l’exultation « tout le mystère des noces qui, nous unissant au Christ, dans l’Esprit, nous permettent de dire « Père ! » avec le Fils. Cette basilique, la véritable cathédrale de Rome, est la première en date et en dignité de toutes les églises d’Occident.

Quelques lignes sur l’origine. La Basilique du Latran a été érigée par l’empereur Constantin vers 324 et a vu se dérouler, depuis seize siècles, cinq conciles.  Selon le missel romain, la “dédicace” de la grande basilique romaine de Saint-Jean de Latran reste une valeur, un symbole, un modèle pour toute l’Église. Mais pourquoi une telle grâce de la part de cet empereur ? Lorsqu’il obtint la santé du corps et le salut de son âme grâce au baptême, Constantin permit aux chrétiens la construction d’église. Dans son propre palais de Latran, il dédia une église au Sauveur, et fonda le baptistère contigu sous le nom de saint Jean-Baptiste. L’empereur Constantin, ayant accordé aux diverses religions un statut de liberté dans l’empire, on retrouve dans Rome de nombreux lieux de prière qu’on appelle basiliques. 

Cette basilique a été « la première à être construite après l’édit de l’empereur Constantin » qui donnait la liberté de culte aux chrétiens de l’empire romain (313).  Des accords entre le Saint-Siège et le royaume d’Italie ont été signés le 11 février 1929 au palais du Latran, entre l’État italien, représenté par Benito Mussolini, et le Saint-Siège, représenté par le cardinal Gasparri, secrétaire d’État du pape Pie XI. Ces accords portent le titre officiel deTraité entre le Saint-Siège et l’Italie et ils comprennent trois conventions distinctes : un traité politique qui réglait la «question romaine» ; une convention financière (quatre milliards de lires) qui dédommageait le Saint-Siège ; et un concordat qui statuait sur la position de l’Église en Italie (le catholicisme devenait la religion officielle de l’État italien). Le pape perdait ses anciens États pontificaux et acceptait de n’être plus souverain temporel que sur l’État de la Cité du Vatican formé de 44 hectares, soit le plus petit État du monde. La nouvelle République italienne de 1946 a reconnu les accords de Latran, mais n’a plus accepté les lois catholiques, car l’Italie instaurait la séparation de l’Église et de l’État. 

Cette fête célèbre un mystère toujours actuel : « Dieu veut édifier dans le monde un temple spirituel, une communauté qui l’adore en esprit et en vérité » (saint Jean 4, 23-24). Il s’agit aussi du rappel de l’importance des édifices matériels, dans lesquels les communautés se rassemblent pour célébrer les louanges de dieu. Chaque communauté a donc le devoir de garder avec soin ses édifices sacrés, qui constituent un précieux patrimoine religieux et historique.

Mais d’où vient donc ce titre de protecteur et de pacificateur ? Le roi Henri IV, qui voulut de toutes ses forces mettre fin aux guerres civiles entre Français, légua à ses successeurs le titre de chanoine honoraire de la basilique Saint-Jean-de-Latran. Ce roi a soutenu lors de son règne des dépenses du chapitre de l’église. Sous la révolution française, ce droit fut naturellement supprimé, puis rétabli plus tard sous le règne de Louis XVIII, Charles X et Napoléon III. A ce titre, les présidents de la république succédant aux rois et empereurs, ont le titre honorifique de chanoine d’honneur de la basilique, même s’ils ne le méritent pas.

Le général de Gaulle se rendit au Vatican dès 1944 auprès de Pie XII, puis auprès de Jean XXIII et de Paul VI, puis Valéry Giscard d’Estaing dès 1975. Jacques Chirac alla en visite officielle à Rome peu après son élection, avant d’assister aux obsèques de Jean-Paul II et à l’intronisation de Benoît XVI. François Mitterrand alla au Vatican pour rencontrer le pape Jean-Paul II, dès le 28 février 1982, en tant que « visite privée ». Le 20 décembre 2007, Nicolas Sarkozy se rendit à son tour au Latran pour y rappeler les «racines chrétiennes de la France, affirmant notamment au cours de son discours que «la République a intérêt à ce qu’il existe aussi une réflexion morale inspirée de convictions religieuses» et que «la laïcité n’a pas le pouvoir de couper la France de ses racines chrétiennes ».

Le mépris qu’affiche François Hollande pour les papes n’a jamais échappé à personne. Qu’on s’en souvienne à propos de Benoit XVI : « Nous ne présentons pas de candidat ». Et plus récemment, quand il s’est assis dans le bureau du Pape François avant l’entrée de celui-ci, c’était d’une telle indécence, d’un tel manquement aux règles élémentaires de politesse, que l’image restera gravée dans le cœur des Français. Il est à noter qu’aucun des membres de ce gouvernement, en majorité francs-maçons du Grand Orient, autrement dit des laïcs purs et durs, n’assume jamais leur catholicité par un signe de croix, encore moins une génuflexion (quand ils sont baptisés !).

Une telle célébration demande que la quasi-totalité de la communauté ecclésiale intéressée soit rassemblée autour de l’évêque, de ses prêtres et de ses diacres. On vient en procession jusqu’à l’édifice que l’on doit consacrer ; les portes en sont ouvertes solennellement. Un cérémonial impressionnant se met en place pour cette célébration. Les rites de la dédicace constituent un groupement unique de tous les symboles et actes principaux de la liturgie. Ce que les sacrements de l’initiation réalisent pour une personne « la dédicace l’opère pour ce signe visible du rassemblement des fils de Dieu dans la maison du Père, qu’est une église consacrée. »

«Une société sans religion est un vaisseau sans boussole». Cette phrase de Napoléon Bonaparte, prononcée en juin 1800 devant les prêtres de Milan, devrait nous donner envie de rappeler à qui l’oublie, ou pire, ne le sait pas que la France ne restera la fille aînée de l’Eglise qu’aussi longtemps que nous, les royalistes et chrétiens, nous en ferons état ! Dans une de ses allocutions, Benoit XVI invitait tous les chrétiens à bien entretenir les édifices qu’ils ont à leur disposition et à devenir eux-mêmes les « pierres vivantes » de l’édifice spirituel qu’est l’Église.

Soyons forts dans nos convictions, restons toujours déterminés à défendre nos valeurs, où que nous soyons ! Que cette semaine vous soit douce et agréable, pour vous et pour les vôtres et prions pour garder la foi, quelles que soient les éventuelles épreuves à traverser…

Solange Strimon

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