Editoriaux

Les bonnes nouvelles de septembre

Comme à l’accoutumée depuis le printemps dernier, je souhaite partager avec vous quelques perles d’espérance. Oui, il y a, en France ou pour la France des choses belles qui se passent. Il y a des entrepreneurs, des familles, des artistes qui réussissent et font du bien au pays. Il sort de notre Etat, parfois, des réalisations magnifiques. En ne mettant en première page que les mauvaises nouvelles, reléguant les bonnes aux entrefilets de fin d’édition, les grands médias participent à la sinistrose générale qui est notre plus grand ennemi.

Economie

La meilleure nouvelle du mois dans le domaine économique nous vient de la Banque centrale européenne, une fois n’est pas coutume. En effet, en abaissant le taux de l’euro par rapport au dollar, la BCE a permis à nos produits d’acquérir une plus grande compétitivité pour s’exporter. Les prix affichés n’ont pas bougé, mais leur valeur sur le marché international a diminué, puisque notre monnaie vaut moins. En augmentant les exportations, nos entreprises devraient ainsi pouvoir augmenter leurs marges. On ne peut que s’en réjouir car une entreprise française dont la trésorerie s’améliore est, dans la plupart des cas, une structure qui, au pire ne licencie plus, au mieux embauche de nouveau. Espérons que la très légère remontée de l’emploi début septembre en soit la première concrétisation. Cela ne règle pas les maux de fond de notre économie qui a besoin d’être réformée, mais ce sera au moins une bouffé d’oxygène pour les travailleurs.

On sait que les employés des abattoirs Gad, dans le Morbihan, ont fait récemment la une de l’actualité, en étant accusés d’illettrisme par le ministre de l’Economie. Ce que l’on dit moins, c’est que cette entreprise française nécessaire à l’équilibre économique de l’agro-alimentaire en Bretagne sud est au bord du dépôt de bilan depuis deux ans. Le groupe Intermarché vient de faire une proposition de rachat devant conserver la plupart des emplois. Là encore, pour la France, c’est une bonne nouvelle. Puisse-t-il y en avoir d’autres dans cette Bretagne qui s’est levée si brillamment il y a quarante ans en passant du statut de région soi-disant arriérée, pour quelques-uns, à celui de région motrice de la France, et qui vient de souffrir si durement de la crise.

Par ailleurs, la nouvelle est tombée il y a peu, les prix de l’immobilier reculent enfin, de manière significative, à Paris et en province dans le neuf et l’ancien, avec des taux d’intérêts parmi les plus bas depuis 1940 pour les débiteurs. Evidemment, chers amis, si vous vouliez vendre, le temps est passé. Mais pour tous ceux qui veulent acheter ou construire, pour tous ceux qui veulent investir, c’est une nouvelle qui montre la robustesse de la société civile en dépit des effets néfastes de la loi Duflot sur le logement.

En mer, une trentaine de chalutiers bretons vient de recevoir le label « Pêcheur responsable », qui certifie une pêche respectueuse de l’environnement et la qualité des poissons pêchés. Quand on sait l’intérêt de plus en plus grand que nombre de consommateurs portent à la qualité de ce qu’il y a dans leur assiette, on ne peut que se féliciter de ce label qui fera sans doute préférer les poissons français à ceux venus de l’étranger et ainsi soutiendra notre marine de pêche tant affaiblie depuis trente ans.

A la croisée des chemins de l’économie, de la politique et de la diplomatie, je suis heureux d’apprendre et de vous annoncer que la Grèce compte acheter à la France des frégates Fremm pour équiper sa flotte de guerre. Comme quoi, l’excellence française s’exporte toujours.

Politique

Si l’économie semble donner quelques signes d’embellie dans la noirceur générale, la politique n’est pas en reste.

La première bonne nouvelle est à l’Elysée. Le Président Hollande parle sans cesse de rigueur et d’austérité. On pourrait l’accuser, avec son Premier ministre, de ne pas joindre le geste à la parole. Mais les chiffres parlent d’eux-mêmes. Pour la première fois depuis les débuts de la Ve République, le budget de fonctionnement de la présidence de la République a diminué. C’est une goutte d’eau dans la mer, mais c’est un symbole. Neuf millions de moins c’est toujours mieux que neuf millions de plus… Espérons que notre chef de l’Etat aura le courage d’imposer aux autres administrations publiques le régime sec qu’il s’est appliqué à lui-même. Au moins, pour une fois, l’exemple vient de haut.

Par ailleurs, saluons le basculement du Sénat à droite. Je vous ai déjà dit tout le mal que je pense du régime des partis, et n’attendons pas grand chose de la nouvelle majorité sénatoriale pour réformer notre patrie. Nous l’avons déjà vue à l’œuvre par le passé… De plus je ne peux que saluer avec amusement la réélection de Jean-Noël Guerini, accusé de malversations en tous genres et de trafics d’influence. Réélu par des élus sensés représenter leurs électeurs. Sans doute les nouvelles judiciaires leur sont-elles mal parvenues. Quoi qu’il en soit, ne boudons pas notre plaisir. Au fur et à mesure que s’effiloche le pouvoir socialiste et que se rétablissent des contre-pouvoirs dans les mairies, les conseils généraux et régionaux, au parlement maintenant, c’est leur folie destructrice qui s’amenuise. En ce sens, la théorie de Montesquieu selon laquelle le pouvoir arrête le pouvoir n’a jamais été aussi vraie et positive pour nous.

Affaires étrangères

Mais les meilleures nouvelles politiques françaises sont hors de nos frontières.

En premier lieu, nous pouvons saluer l’engagement de nos forces en Irak contre l’Etat islamique au Levant et au secours des chrétiens orientaux. Certes, cette intervention s’est fait attendre. Notre lenteur s’explique par notre faiblesse militaire depuis les ravages des trois derniers livres blancs de la défense nationale des mandats Chirac, Sarkozy et Hollande. Nous ne pouvions pas intervenir sans l’appui logistique américain. Mais nous voici sur le terrain, enfin fidèles à nos engagements, comme nous le fûmes au Liban en 2006.

Cependant, n’oublions pas l’engagement de nos armées ailleurs dans le monde. Pensons à nos soldats qui combattent les mafias au Kosovo et en Bosnie, à nos troupes qui se battent actuellement en République centrafricaine pour la paix, à notre contingent toujours présent en Côte d’Ivoire où la situation demeure fragile. Il y a dans le monde, au loin où à nos portes, des conflits oubliés, dont le caractère politique n’est pas toujours à notre avantage et notre gloire, mais où nos armées accomplissent leur devoir avec vaillance. Pensons à eux.

Par ailleurs, j’aimerais me réjouir avec vous du mouvement d’unité nationale qui a suivi la mort tragique de ce guide de haute montagne, Hervé Gourdel, en Algérie, il y a quelques jours seulement. Nous avions été habitués, depuis quelques temps, à voir les partis se déchirer même sur les questions internationales qui avaient été épargnées par la curée politicienne jusque-là. Mais ici, l’ampleur de la menace et les enjeux de la lutte ont mis tout le monde d’accord. En ce sens, cette mort que nous aurions cent fois préféré éviter a eu des effets positifs pour notre patrie et dévastateurs pour l’ennemi qui, loin de nous avoir affaiblis, nous a pour la première fois depuis longtemps réunis.

Enfin, je voulais revenir sur le référendum écossais. Il me semble qu’en France, obnubilés par le souvenir romantique de la Auld Alliance, nous n’ayons pas perçu l’ampleur de ce qui se préparait. L’éclatement du Royaume-Uni signifiait son effondrement à plus ou moins long terme. Avec la fin du Royaume-Uni c’était aussi l’affaiblissement du Commonwealth, privé de son centre, et sans doute la fin de la couronne. Pour la France, un tel bouleversement de la carte aurait eu des effets désastreux en termes d’équilibres mondiaux. C’est pourquoi, si mon cœur a vibré pour les Highlands, mon intelligence se réjouit de cette unité britannique maintenue. Pour nous tous, c’est une bonne nouvelle.

Charles

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