Editoriaux

Pot-pourri…

Chers amis,

Le titre de ce billet vous surprendra peut-être. Je pensais, à l’origine, rédiger un mélange sur l’actualité du mois écoulé, ayant pour thème la politique du Président Hollande. Finalement, il n’y avait rien de plus évocateur, pour qualifier ces événements, que ce titre… Pot… pourri !

Nous avons élu un gabarit exceptionnel. Si la médiocrité se mesurait, il servirait de mètre étalon, il serait exposé à Sèvres, pour reprendre la sentence de Jean Gabin dans Le Cave se rebiffe, de Gilles Grangier.

Voici un chef de l’État, socialiste, ayant réussi le tour de force inouï de dresser contre lui toutes les forces de gauche du pays, des mouvances révolutionnaires trotskystes aux socio-démocrates centristes du Modem, sans oublier les cadres et militants de son propre mouvement, le parti socialiste. Tous ont tempêté contre lui. La CGT a bloqué les dépôts d’essence, les raffineries, les centrales nucléaires, les ports industriels, ralenti les gares, mené manifestations sur manifestations, tandis que des groupes gauchistes cassaient les vitrines des magasins et le mobilier urbain public à Nantes, Rennes ou Paris en hurlant aux violences policières. Les syndicats de routiers ont mené des opérations escargots. Dans l’hémicycle, le Modem Jean Lassalle a dénoncé la politique du gouvernement, la motion de censure issue du Parti socialiste a été évitée de justesse à quelques voix près, dans une opération d’esbroufe préparée d’avance. Le patron des députés socialistes, Bruno Le Roux, a fait cavalier seul, proposant des inflexions dans le projet de loi Travail du gouvernement, la fameuse loi El Komhri, avant que le gouvernement n’annonce sa fermeté absolue. Au sein dudit gouvernement, entre Emmanuel Macron et Manuel Valls, Stéphane Le Foll en chien de garde, on tire à hue et à dia.

François Hollande, dans cette cacophonie, est devenu Monsieur 14 %… 14 % des Français voteraient au premier tour de l’élection présidentielle, si elle avait lieu demain. Nous sommes presque parvenus au seuil des 1 % de Français qui, en 2007, souhaitaient un troisième mandat Chirac…

Tant d’impopularité est-elle liée à une audace folle contre le régime ploutocratique qui gouverne le système social et le monde du travail français depuis 1945 ? Même pas ! La fameuse loi El Komhri, comme la précédente loi Macron, a été peu à peu vidée de son sens, de négociation en renégociation. Le gouvernement n’a cessé de multiplier les cas particuliers, les cadeaux fiscaux, les subventions, à l’approche des élections de 2017. Il ne reste presque plus rien du projet initial, que la droite sénatoriale entend bien muscler un peu lors de sa discussion du texte.

Entre le gouvernement et la CGT, il n’y a plus vraiment d’autre enjeu que celui du combat des coqs et une crispation sur les derniers articles litigieux.

De même, la haine contre la police fut-elle liée à une violence extrême commandée par le gouvernement ? Non plus ! De l’aveu de plusieurs syndicats de policiers, les CRS et les gendarmes mobiles ont eu, durant les manifestations, l’ordre de rester l’arme au pied et de n’intervenir contre les casseurs qu’une fois le mal accompli, alors que les dits casseurs, connus des services de sûreté, auraient pu être assignés à domicile dans le cadre de l’état d’urgence. En effet, tandis que le pays est malmené par les grèves, menacé dans son autonomie énergétique et assiste, consterné, à des violences contre les biens et les personnes en marge de manifestations, on oublie un peu vite que nous sommes en situation d’état d’urgence, prolongée par le gouvernement lui-même.

Décidément il y a bien quelque chose de pourri dans notre République.

Je ne peux même pas vous dire que j’attends avec impatience l’élection d’un nouveau Président, puisque ma mémoire me rappelle que ses prédécesseurs, dans des situations similaires, ne valaient guère mieux.

Au moins n’avaient-ils pas osé encore profaner les cimetières. Pour cela, rien que pour cela, pis que toutes les pantalonnades grotesques des dernières grèves, pis que toutes les violences dans les rues ; parce que le pouvoir a organisé une séance de footing collectif sur les tombes des soldats français morts à Verdun, parce que c’est une profanation ; oui, rien que pour cela, je dis de tout mon cœur à cette clique qui nous gouverne : Dehors ! Dehors ! Peu importe l’identité de vos successeurs. Mais pour vous : Dehors !

Charles

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