Ipse dixit

En ce jour de la Nativité, Louis XVI fut effleuré par l’aile de l’ange…

  Louis, toujours aussi posément, recopie son testament… et, ce matin-là, il semble que le “pauvre homme”, l’homme des Riens, l’homme dont on souriait, l’homme dont on se moquait un peu, ne soit plus qu’un souvenir. En ce jour de la Nativité, Louis XVI a été effleuré par l’aile de l’ange. Ce qu’il trace de sa fine écriture est d’une prenante beauté. Un souffle anime ces lignes écrites d’une prison en ce matin de Noël, ces lignes qui ont l’émouvante grandeur d’une prière :

 “Je laisse mon âme à Dieu, mon créateur ; je le prie de la recevoir dans sa miséricorde, de ne pas la juger d’après ses mérites, mais par ceux de Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui s’est offert en sacrifice à Dieu son Père pour nous autres hommes…

 Au-dehors, Paris est toujours silencieux. Les clochers, en ce matin de fête, se taisent. Pas un carillon, pas le moindre tintement. Pour la première fois depuis des siècles, Paris ne fête pas Noël.

 André Castelot, Historia numéro 146, janvier 1959

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