Societé

Retraite-moi si tu peux !

On me pardonnera, j’espère, l’hilarité nerveuse qui m’a pris en voyant peu à peu le gouvernement s’acheminer vers la réforme des retraites.

En effet il n’y a rien de drôle dans ces questions.

La France fonctionne sur un système Bismarckien, et la volonté de Bismarck en fixant ce système de retraite était de n’avoir jamais à verser la dite pension.

Soyons pragmatique : les retraités sont des bouches à nourrir bien peu utiles.

Oh, bien sûr, ils consomment et par là contribuent à la croissance économique, mais à une époque d’économie mondialisée où les produits ne sont plus nécessairement fabriqués en France, on comprend bien que leur consommation n’a que peu d’utilité pour la croissance de notre Pays, une grande part de cet argent s’en va en Chine, ou dans d’autres contrées.

Et ils ne produisent pas de richesses : ils vivent sur la richesse des autres.

Dans ce contexte, compte tenu aussi de l’allongement de la durée de vie, et surtout de la durée de vie en bonne santé, est-ce bien raisonnable de se priver d’une population pourtant expérimentée ?
Le problème étant que plus on recule l’âge de la retraite, plus le chômage augmente. C’est ce qui pousse les gouvernements successifs à ne pas trop changer cet âge de départ à la retraite.

La difficulté économique de la France ne réside pas dans l’âge de départ à la retraite, qui engendre des crispations permettant aux syndicats de justifier leur existence, mais dans notre abandon total des théories mercantilistes. Ironie de l’Histoire, c’est Colbert qui les a développées en France !

Nous ne drainons aucuns capitaux étrangers, à cause de notre fiscalité désavantageuse, qui compense largement (dans le mauvais sens) la qualité de notre main d’œuvre. Nos exportations sont ridiculement faibles car le prix de la dite main d’œuvre et les barrières douanières (plus ou moins assumées) des autres pays dans le monde (notamment la Chine) cassent complètement la compétitivité.

Si on réforme les retraites maintenant, sans avoir baissé la fiscalité, sans avoir diminué le coup du travail ou relancé des barrières douanières, le recul de l’âge de la retraite ne permettra qu’une chose : l’augmentation du chômage et notamment chez les jeunes (les primo demandeurs d’emploi, comme on dit dans le jargon).

C’est pour cette raison que notre président, après son voyage en Chine, où il appelait de ses vœux la suppression de certains tarifs douaniers, a fait un voyage au Japon, demandant aussi la suppression de certaines barrières douanières, sur l’agriculture notamment.

La volonté de l’Elysée est de doper les exportations Françaises pour relancer la croissance.

Mais sans un « juste protectionnisme », sans un abaissement massif de la fiscalité sur les entreprises, ces accords internationaux ne serviront à rien.

Alors pourquoi une réforme des retraites ?

Est-ce une stratégie visant à se ménager l’opinion de droite, fortement éprouvée dernièrement sur les sujets sociétaux ? C’est bien possible.

Il s’agit de ne pas se laisser berner : cette réforme est une bonne idée (même si trop faible) qui arrive au mauvais moment.

Or en politique, il faut au contraire faire les bons choix au bon moment.

Pas sûr que le cerveau atrophié d’un socialiste, en quête constante de reconnaissance médiatique, ait compris cette maxime. 

Roman Ungern

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