Littérature / Cinéma

Cristiada, enfin en salles

A VOIR ABSOLUMENT : ce grand film du réalisateur Dean Wright vient de sortir ce mercredi 14 mai sur les écrans français. Il seradiffusé dans 61 salles de cinéma et ne bénéficie d’aucune campagne promotionnelle. Pour la petite histoire, ce long métrage (2 h 25), réalisé en 2012,  retraçant un pan méconnu de l’histoire mexicaine, n’avait pu sortir en France, faute de distributeur.  

Suite à la révolution des années 1910-1917, le parti socialiste arrive légalement et démocratiquement au pouvoir en 1924. Il le restera jusqu’en 2000. Le président de l’époque, Plutarque Calles, socialiste, franc-maçon et viscéralement anticatholique,applique des lois anticléricales et essaye de supprimer le christianisme du Mexique. On commence par expulser les prêtres étrangers, nationaliser les biens de l’Église et fermer les écoles fermées.

Dans un premier temps, les Mexicains tentent de faire entendre leurs voix par des manifestations pacifiques et par des pétitions. Évidemment, ça ne sert à rien. Alors ils décident de prendre les armes à partir de 1926. Cette révolte devient celle du Christ Roi, des Cristeros, des gens de la campagne, soit 70 % de la population, aux cris de Viva Cristo Rey. La Cristiada rejoint la grande révolte de la Chouannerie pendant la Révolution française. Toutes les générations se sont senties engager dans cette lutte, y compris femmes et enfants.

Ce film, qui respecte en grande partie l’histoire, est servi par des acteurs de grand talent. Commençons par Peter O’Tool (aliasLawrence d’Arabie) avec lequel nous entrons dans le vif du sujet. Il est ce prêtre extraordinaire qui réussira à changer le cœur d’un petit garçon, lequel deviendra plus tard l’un des martyrs du film. Il restera peu de temps à l’écran, mais sa prestation nous a fortement émus. Eva Longoria, Rubén Blades, Santiago Cabrera, Catalina Moreno et d’autres grands du cinéma donnent à ce film toute sa force. Il est mis en musique par James Horner, le compositeur du film Titanic.

Andy Garcia (alias Le Parrain) devient le général Prudencio Mendoza,  qui a fini par accepter de diriger les Cristeros, même s’il ne croit ni en Dieu, ni aux Cristeros, alors que sa femme et ses deux filles sont des catholiques convaincues. Andy Garcia nous passionne tout au long de ce film, dont on sort complètement écrasés. Il n’est pas toujours facile de rester catholique dans certains pays et nous qui le sommes en France devrions en être plus conscients. 

Dans ce film, qui bénéficie d’une mise en scène superbe, avec de magnifiques scènes de bataille, rien ne nous est épargné au niveau des réalités historiques. Les soldats obéissent sans état d’âme aux ordres de massacrer les populations civiles innocentes. Les tortures infligées au petit José Sanchez del Rio (Mauricio Kuri) à qui on arrache la plante des pieds et qui montera comme le Christ jusqu’au lieu d’exécution pour y être abattu à l’âge de 14 ans est l’un des temps forts le plus difficile à supporter. Il fait partie de tous les martyrs de cette période qui ont été béatifiés par les papes Benoit XVI ou Jean-Paul II. Sa mère qui l’accompagne – comme Marie – est bouleversante.

Pour en savoir plus, sur l’influence de Rome, des États-Unis, le plus simple est de lire les livres qui ont été consacrés à ce sujet : Jean Meyer est devenu le spécialiste mondial de la Christiade. Quand on sort de ce film, une seule envie, en savoir plus sur cette histoire mexicaine, dont on n’imaginait pas qu’elle ait connu un tel épisode…  Cette révolte mexicaine oubliée, celle des Cristeros, dura trois ans (1926-1929), aux cris de Viva Cristo Rey ! (Vive le Christ roi). Il ne semble pas possible pour nous, royalistes et sympathisants, catholiques ou non de passer à côté de ce film !

Solange Strimon

 

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