Littérature / Cinéma

Hunger Games: Jeanne d’Arc des temps modernes

 Pour ceux qui n’auraient pas encore vu les films, je vous déconseille de lire ce qui suit.

Il s’agit là du deuxième film, sorti en salles fin novembre et adapté de la trilogie écrite par Suzanne Collins. Brièvement : le Capitole, un gouvernement répressif, contrôle les treize districts avant que le treizième ne mène une rébellion qui entraîne sa destruction. Les douze autres subissent alors annuellement depuis soixante-quatorze ans les Hunger Games comme châtiment : un garçon et une fille dans chaque district sont désignés pour combattre jusqu’à la mort dans une arène du Capitole. Vingt-quatre tributs innocents âgés de 12 à 18 ans sont obligés de s’entre-tuer et il ne peut y avoir qu’un seul vainqueur : celui-ci obtient pour sa famille un plus grand confort. Le district d’où est issue notre héroïne Katniss Everdeen est le douzième, le plus misérable. On y vit chichement. Le braconnage y est interdit.

Dans le premier film, elle se porte volontaire (…) Nous vivons l’aventure à travers elle. Avant le début de la compétition, elle découvre le Capitole : une société autrement plus technologique où la jetset façon carnaval de Rio se pavane avec mépris pour les provinciaux. Elle refuse la barbarie et parvient à gagner la compétition, accompagnée de son binôme masculin. Non sans susciter la colère du dictateur, humilié d’avoir été joué.

Dans le second film, les populations reconnaissent en Katniss l’une des leurs. Et commencent les actes de rébellions. Menacé, le Capitole envoie le couple maudit défiler de district en district pour illustrer la générosité de leur dirigeant. Inefficace. Acculé, le pouvoir organise un tournoi un peu spécial pour la soixante-quinzième édition des Hunger Games afin de tuer tous les anciens vainqueurs qui pourraient eux aussi se rebeller contre la dictature. Le film se termine dans l’horreur : les anciens vainqueurs sont massacrés dans l’arène, excepté ceux qui appartiennent à la résistance que l’on découvre et notre couple de héros. La répression dans les districts a commencé. Le proverbe de Hunger Games répété de multiples fois est le suivant : « Que le sort vous soit favorable ! » Seul le troisième et dernier film nous apprendra si leur coup de force a réussi.

Royaliste, mon regard a été, bien entendu, orienté. J’ai vu un reflet de la société mondialisée. Nos élites exhibent leur pouvoir, leur richesse, leur ignorance, leur vulgarité et leur futilité. Ils nous offrent des émissions de télé-réalité vulgaires qui détournent des vraies figures de notre histoire une partie de notre population. Il n’y a pas de mort en dictature molle, mais l’opium médiatique est copieusement distribué. Je songe à un livre la Dérive Skyrock qui parle d’une frange de cette jeunesse manipulée. Nous vivons dans une société qui n’a plus de limite dans l’indécence, qui ne punit pas les abus de ses élites : par exemple, les attributions de logements sociaux aux hauts fonctionnaires, les détournements de fonds de nos représentants syndicaux et de nos élus, les parachutes dorés des chefs de grandes entreprises qui ne payent pas d’impôts en France, les rétro-commissions de nos gouvernants.  La justice sauve tout ce petit monde, que ne fait-on pas avec un bon avocat ?

Et pour nous, comment le livre va-t-il se finir? Aurons-nous notre Katniss ? Une nouvelle Jeanne d’Arc ? Les royalistes se mobilisent pour convaincre et rassembler toujours plus d’anciens républicains sous la bannière du Prince Louis qui multiplie les déplacements en France, les entrevues et les prises de position. Sans oublier son livre prévu dans plusieurs mois. Le Prince est disponible ne l’oublions pas. Sans coup de force, il nous faut être capables de proposer un autre projet de société qui satisfasse le bien commun lorsqu’une vacance du pouvoir arrivera – au train où vont les choses, c’est une question d’années vu le degré de mépris et d’incompétence de nos dirigeants.

Il me semble qu’il faut les humilier, les harceler par nos cris. Si nous pouvions retrouver un esprit de corps, alors nous pourrions multiplier les actes de désobéissances civiques : parmi lesquels peuvent être envisagés le refus de payer l’impôt sur le revenu et les charges sociales – pour les petites et moyennes entreprises.

Que le sort nous soit favorable ! Vive le Prince Louis ! Vive la Princesse Marie-Marguerite !

Jacques Jouan

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