Littérature / Cinéma

Le Diable sur la Croisette

Il n’était pas nécessaire d’être grand devin pour prévoir que le film “La Vie d’Adèle” ferait imposante carrière à Cannes dans l’état de déliquescence accentué que fait empirer sans discontinuer l’excellence de notre “post modernisme” occidental.

Et cela n’a pas manqué.

La distinction la plus prestigieuse du Festival, la Palme d’Or, a été attribuée à cette production, sans nul doute magnifique, dont la caractéristique est de relater les relations amoureuses de deux jeunes lesbiennes.

Je ne puis ainsi que reprendre, pour la citer, la mention de l’argument de cette merveille, tel que reproduit avec émotion par le canal de Lemonde.fr :

Emma est aux Beaux-Arts, Adèle est lycéenne. L’une assume son identité de lesbienne, l’autre ne sait pas encore qu’elle l’est. Le Franco-Tunisien Abdellatif Kechiche présente en compétition La Vie d’Adèle, une histoire d’amour entre deux femmes dans ce qu’elle a de plus banal, de plus beau et de plus bestial…“.

À défaut de prévoir véritablement de me rendre pour vérification à ce dernier sujet dans quelque salle obscure, je me contente d’examiner en maigre potage un petit jeu de photographies, au demeurant très attirant, reproduisant de manière pure et chaste deux charmants minois, préférant ne rien imaginer du contexte délétère dans lequel ont pu être condamnées à œuvrer, volens nolens, les deux jeunes interprètes.

Cerise sur le gâteau, on nous rapporte (selon la même source ineffable) que, pour la remise de la distinction, “le trio s’est précipité sur scène, les filles en larmes, le réalisateur cherchant ses mots avant de rendre hommage “à la belle jeunesse de Franceet à la révolution tunisienne“.

Sans commentaire.

Sinon que votre serviteur a préféré, dans les neuf derniers jours, croiser à deux reprises ce qu’il tient de son côté, et probablement du vôtre, pour la véritable jeunesse de France, tant cheminant sous bannières et sous la pluie vers Chartres sur les routes de Pentecôte que rassemblée sous le soleil, puis, pour les meilleurs, veillant dans la nuit, du Paris 26 mai.

Alain Frauger

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