Social et économie

Que devient notre école ?

Les réformes se succèdent et se contredisent, comme, par exemple, la question des rythmes scolaires, où tel ministre a défendu la semaine de quatre jours au nom d’une meilleure hygiène de vie pour les enfants, tandis qu’un autre – Madame Najat Vallaud-Blekacem en l’occurrence – défend la semaine de cinq jours (quatre et demi en réalité) au nom des mêmes principes.

L’enquête internationale PISA confirme que la qualité de l’enseignement en France est en chute libre. Ainsi, la comparaison de la performance des pays et économies en mathématiques positionne la France au vingt-cinquième rang !

En ce qui concerne l’apprentissage de la lecture et de l’écriture, près d’un élève sur cinq entrant en sixième ne sait pas lire. Cela signifie que, dans le meilleur des cas, il arrive à reconnaître des mots, mais n’accède pas à la compréhension d’une phrase simple. C’est bien souvent un handicap à vie.

L’étude de l’histoire est faite par thème et non chronologiquement. Ainsi, l’élève passe directement de Charlemagne à Louis XIV. Il ne saura jamais rien de l’histoire de France. Cette façon de privilégier les thèmes sur la chronologie s’inscrit dans une logique : faire disparaître complètement le sens de l’identité française ainsi que la découverte des enjeux de l’histoire.

Quant au français, son enseignement est lui aussi organisé par thèmes et surtout pas d’une manière chronologique, pour la raison évoquée plus haut. De plus, cette approche par thèmes est extrêmement réductrice, puisque l’étude d’une œuvre littéraire est bien plus riche que le découpage en cinq ou six thèmes proposé. L’élève ne découvrira jamais – à moins d’être très brillant – la profondeur d’une œuvre. Au contraire, l’enseignement du français met l’accent sur « la technique » de maîtrise de la langue, sans s’approfondir sur le contenu d’un texte.

Tout est fait pour fabriquer des cerveaux qui ne sauront pas raisonner

Ce n’est pas le raisonnement autonome de l’élève qui est privilégié, mais l’appel à sa sensibilité. C’est là qu’on retrouve l’arrière-plan philosophique de cet enseignement : le relativisme, qui interdit de penser qu’il puisse y avoir un absolu.

Si l’on ajoute à cela la volonté des pédagogues officiels de couper les enfants de la soi-disant mauvaise influence des parents sur leurs enfants, on comprend que le pouvoir a pour principal objectif d’utiliser l’école comme un haut-parleur qui diffuse l’idéologie appropriée. D’où son acharnement à promouvoir les idées du lobby LGBT, donc, encore une fois, à détruire toute référence aux valeurs chrétiennes et même, tout simplement, aux lois naturelles.

Pas étonnant qu’il y ait une crise des vocations. De moins en moins de jeunes veulent s’orienter vers la carrière d’enseignants. Ainsi on recrute désormais des instituteurs à 4/20 de moyenne[1]. Quant aux mathématiques, sur 1593 postes à pourvoir, seuls 592 ont pu être recrutés.

La république, qui se prétend la championne de la démocratie, est devenue une dictature

Ainsi tous les ministres de l’Education Nationale, eux-mêmes aux ordres de la franc-maçonnerie, imposent autoritairement le contraire de ce que veulent les parents et les enseignants. Les parents d’élèves veulent un enseignement qui donne à l’enfant et au jeune un maximum d’autonomie de jugement et une culture qui lui permettent d’entrer dans la vie d’adulte dans les meilleures conditions. Les enseignants, qui ont choisi ce métier parce qu’ils l’aiment, veulent pouvoir choisir eux-mêmes les méthodes pédagogiques qui leur semblent les plus adaptées et les plus efficaces, au lieu de se voir imposer des méthodes qui ne conduisent qu’à l’échec un maximum d’élèves.

Pour cela, il faut une école libre

Il n’est pas normal qu’un parent d’élève, qui est libre de choisir ses produits quand il va dans un supermarché, n’ait pas cette liberté quand il s’agit de « choisir » la prestation scolaire qui lui semble le mieux convenir à son enfant. Il n’est pas normal que les enseignants n’aient aucune liberté en matière de choix pédagogiques.

La seule solution, c’est de donner aux parents la liberté de choisir l’école qu’ils souhaitent pour leurs enfants, et au chef d’établissement la possibilité de constituer des équipes pédagogiques efficaces en lui laissant la liberté de recruter lui-même ses enseignants.

Techniquement, le moyen le plus simple pour atteindre cet objectif s’appelle le « chèque scolaire ». Il consiste à mettre sur le même plan toutes les écoles, qu’elles soient publiques ou privées, laïques ou confessionnelles, et à répartir le budget de l’Education Nationale au prorata du nombre d’élèves inscrits. L’établissement scolaire devient donc autonome du point de vue du recrutement des enseignants et du choix des méthodes pédagogiques, en collaboration avec les parents d’élèves et les enseignants.

Cela coûtera beaucoup moins cher à la collectivité. En effet, aujourd’hui, le coût annuel d’un élève dans l’enseignement public est de 6500 euros, alors qu’il est de l’ordre de 3 à 4000 euros dans le privé hors contrat.

En 1984, un million de parents d’élèves étaient descendus dans la rue pour exiger l’école libre. Malheureusement, le mouvement d’alors n’avait pas assez d’autonomie et avait été torpillé par ceux qui le dirigeaient.

Il faut donc créer partout des collectifs parents-enseignants pour exiger l’école libre et se battre jusqu’à la victoire.

Georges Tartaret


[1] SOS-Education, lettre aux adhérents du 17 septembre 2014

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