Politique

Lettre ouverte à François Hollande

Monsieur le Président,

Ce matin, Qaraqosh est tombée aux mains des hordes obscurantistes de l’autoproclamé « Etat Islamique ». Cette ville, située dans la plaine de Ninive, est la plus importante ville chrétienne d’Irak. Ces dernières semaines, elle avait accueilli des dizaines de milliers de chrétiens, qui avaient fui Mossoul, au Nord, lorsque cette dernière a été prise par ces mêmes terroristes. Aujourd’hui, ces Chrétiens de Mossoul, ainsi que ceux de Qaraqosh, sont à nouveau en errance sur les routes irakiennes. Ils n’ont pas le choix. Ils savent quel sort leur serait réservé s’ils tombaient aux mains de ces hordes de tueurs. Les témoignages recueillis auprès de rescapés, les vidéos prises dans des zones sous le contrôle de ces fanatiques sont effrayants, épouvantables et terrifiants : exécutions de masse, crucifixions, décapitations, saccages d’églises et de couvents, démolition de la mosquée abritant le tombeau de Jonas, destructions de statues datant du VIIIe siècle avant Jésus Christ.

Comme vous le savez, les Chrétiens vivent dans cette région depuis le début de l’ère chrétienne. En Irak, depuis 2003, leur nombre a été divisé par trois et leur situation est également dramatique en Syrie, où sévissent les mêmes terroristes. Ce péril islamiste semble gagner le Liban, dernier pays arabe ayant une forte proportion de Chrétiens au sein de sa population. Dans les rangs de ces terroristes, Monsieur le Président, combattent de nombreux citoyens européens, français notamment. Les récentes tragédies de Toulouse, Montauban et Bruxelles pourraient donc malheureusement marquer le début d’un processus dont les étapes se traduiront par des violences encore plus insoutenables.

Lors des récentes manifestations, tant légales qu’illégales, qui se sont déroulées à Paris, Sarcelles et dans d’autres villes de France, le drapeau noir de l’« Etat Islamique » a été fièrement arboré par de nombreux manifestants. Il a même été accroché à la statue de Marianne, place de la Bastille, dans la capitale du pays de la Déclaration des Droits de l’Homme.
En janvier 2013, vous avez pris la décision d’engager l’armée française au Mali. Comme beaucoup d’autres Français, j’avais salué, à l’époque, cette décision courageuse. Les troupes françaises ont permis de sauver le Mali d’un danger mortel, elles ont libéré les populations du Nord du joug de terroristes, narcotrafiquants de surcroît, dont le comportement et l’idéologie sont identiques à ceux des fanatiques qui se revendiquent de l’Etat Islamique, en Irak et en Syrie.

En Afghanistan et au Pakistan, les Talibans, qui partagent les mêmes aspirations que leurs «condisciples» d’Irak, de Syrie et du Sahel, gagnent du terrain. Le même scenario est en train de se produire au Nigéria, où les terroristes du Boko Haram ont multiplié leurs atrocités contre la population civile et étendent chaque jour leur zone d’action. A Gaza, le Hamas, lui aussi adepte de cette même idéologie, a imposé un régime de terreur sur la population, n’hésitant pas à l’utiliser comme bouclier humain dans sa lutte contre Israël.

En France même, des zones entières sont devenues des zones de non droit, dans certaines grandes villes ou dans leurs banlieues. Là aussi sévissent des bandes qui partagent l’idéologie de l’Etat Islamique, des Talibans, d’AQMI, du Hamas ou de Boko Haram. Elles aussi sont armées, elles aussi se livrent au narcotrafic, elles aussi intimident et terrorisent, elles aussi tuent.
Pendant ce temps, la France développe ses relations économiques et politiques avec l’Emirat du Qatar, peu enclin au respect des Droits de l’Homme et des principes démocratiques mais néanmoins connu comme étant le principal bailleur de fonds de la plupart des mouvements terroristes précédemment cités.

En 1938, Chamberlain et Daladier ont cru qu’il était encore possible de négocier avec le Diable et de trouver des accommodements acceptables avec lui. Nous connaissons tous les résultats terrifiants de cette aberrante politique du compromis. Plus de soixante-quinze ans se sont écoulés depuis, et aujourd’hui, le péril est peut être encore plus grand.

Cet appel vous est lancé pour vous implorer de prendre des décisions courageuses, comme vous avez su le faire pour préserver le Mali et ses populations. Il faut que l’ennemi soit clairement identifié et connu de tous, et que les décisions découlant de cette identification soient prises, tant au niveau intérieur qu’international. Il faudrait surtout que tous les dirigeants de l’Union Européenne tiennent le même langage face à ce péril mortel, et qu’ils s’accordent sur les actions à mener contre lui.

En écrivant cette lettre, je pense me faire l’interprète d’une majorité de Français qui prennent conscience avec effroi du danger terrifiant qui menace la France et le reste du monde.

Le temps de l’action et de la clarté est venu. Je compte sur vous, Monsieur le Président, et je vous souhaite de tout cœur de ne pas entrer dans l’Histoire de France comme un nouveau Daladier !

Hervé Cheuzeville

Source : Cheuzeville.net

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