Politique

Fillon en pôle position

Qu’il était beau, notre ancien Premier ministre. En smoking, orné d’un nœud papillon blanc et des insignes de « Grand Cordon de l’ordre du Soleil levant », écharpe et plaque sur la veste.

Le français qui a été contemporain de l’ère anté-giscardienne se souviendra des présidents de la république bien habillés des insignes de l’ordre de la Légion d’honneur.

Il lui fallait au moins la plus haute décoration japonaise, décernée par l’Empereur, pour se consoler de ses déboires avec Jean-François Copé et confirmer ce que l’on attendait : sa candidature à la présidence de la république en 2017.

Si le député de Paris a feinté la spontanéité en déclarant sur twitter qu’il n’avait « rien dit de nouveau », et qu’il était déjà acté qu’il se présentait aux primaires à droite, le coup est calculé et bien maîtrisé.

François Fillon, qui a rongé son frein durant 5 ans à Matignon en essuyant plusieurs refus de démission de la part de Nicolas Sarkozy, doit contenir les stratégies de retour de ce dernier. L’ancien président qui multiplie les rencontres ces dernières semaines distille savamment les petites phrases nécessaires à l’entretien de son image, pour le grand retour dont il rêve. « Je vais peut-être être obligé de revenir » est l’exemple émouvant du mythique scénario du retour du chef, de la sortie de la retraite du grand, à l’image du général de Gaulle ou d’un héros romantique de cinéma de légende.

Sans compter bien sûr son grand ami Jean-François Copé et tous les jeunes loups de l’UMP, dont certains semblent cultiver une sournoise veillée d’armes, à l’instar de Xavier Bertrand, autre candidat déclaré, François Fillon aura fort à faire pour gagner le boulevard laissé par les échecs cuisants de François Hollande.

Malheureusement celui qui n’a pas jugé bon d’aller manifester contre le mariage homosexuel (rappelons qu’il a voté contre la dépénalisation de l’homosexualité en 1981) semble avoir assez de talent républicain (ou de comédien, c’est selon) pour occuper la place laissée par les échecs de la gauche.

Pour quoi faire ?

Malheureusement la même chose, sur tous les plans. Une nouvelle alternance qui fera place à une autre, pour la plus grande exaspération des français.

Sur le plan sociétal, léger ralentissement des « avancées » par rapport à la gauche (stratégie de fumiste coutumière à la droite, dont le but est de faire croire à une divergence de vue) sans bien sûr revenir sur les acquis : hors de question de démarier les gays ou de leur retirer leurs enfants, par exemple.

Sur le plan économique et international, l’idée plébiscitée d’un gouvernement économique franco-allemand pour pallier au déclin européen. L’ancien maire de Sablé-sur-Sarthe y saupoudrera un indispensable « rapprochement institutionnel ».

Soumission totale à la subversion gauchiste, collaboration honteuse à la dilution de la France dans le jeu mondialiste, tromperie de « l’alternance » renouvelée, le Japon peut finalement se le garder, s’il l’aime tant.

Julien Ferréol

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