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L’hypocrisie de Lampedusa

Jeudi, une embarcation transportant des centaines d’africains désirant rallier l’Europe s’est abîmée en pleine mer. Le naufrage a coûté la vie à plus de cent personnes ; deux cents autres restent disparues. Le bilan risque, une fois de plus, d’être très lourd.

Deuil national en Italie, le Souverain Pontife parle d’une journée de pleurs.

Mais qui est responsable ?

Les hommes et femmes qui ont rendu l’âme lors de ce drame ? Certainement pas. La pauvreté de leur pays les oblige à accepter la possibilité d’émigrer, pour offrir une vie meilleure à leur famille. 

Les « passeurs » ? Les organisateurs de la traversée, qui ont certainement arrondi leur fin de mois en faisant payer le prix fort pour un voyage dans une embarcation de fortune ont bien sûr leur part de responsabilité. Pourtant ce ne sont pas eux qui ont 300 morts sur les mains. Ce sont les politiques européennes ! C’est l’hypocrisie de l’Europe et de ses décideurs qui est en question !

Si nous ne faisions pas miroiter le mensonge d’une Europe assez riche pour accueillir décemment les peuples africains, si nous fermions solidement nos frontières, alors nous pourrions éviter ce genre de drame.

Notre classe politique, qui n’est même plus décadente tant elle s’évertue à s’allonger à plat ventre dans les gouffres de la nullité, renie ses responsabilités. Et pourtant la faute lui revient.

On rendrait un bien plus grand service à l’Afrique en leur donnant les moyens de subvenir à leurs besoins et en les respectant : leur mentir sur un avenir européen est le véritable camouflet.

Ou alors, on assume et l’on décide d’accélérer le suicide européen et on fait migrer 10 millions d’africains par an. Mais alors, on affrète des navires sûrs et on sécurise le passage.

Le status quo est à vomir. Le 9 juillet dernier, Vexilla Galliae publiait un article relatant la visite pastorale du Pape François la veille à Lampedusa*, insistant sur la volonté apolitique du geste du Saint-Père. Aujourd’hui, il semble souhaitable que celui-ci utilise son verbe libre pour exhorter les hommes et femmes politiques à arrêter l’hypocrisie, pour trancher dans un sens ou un autre.

 « Que votre oui soit oui, que votre non soit non. Le reste vient du démon ».

Julien Ferréol

* “Le pape François à Lampedusa” : https://www.vexilla-galliae.fr/actualites/europe-international/397-le-pape-francois-a-lampedusa

 

 

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