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C’est au pied du mur qu’on voit le maçon

Selon l’adage populaire, l’histoire serait un éternel recommencement. A priori, l’actuel gouvernement ne semble pas vouloir le faire mentir en se lançant dans une opération qui ressemble fortement à la fameuse affaire « des fiches ».

Pour mémoire, elle a débuté alors que le petit père Combes était président du Conseil. Désireux de « républicaniser » l’armée dont les officiers étaient majoritairement catholiques, une opération de fichage a été lancée afin de savoir quels étaient les catholiques et quels étaient les bons républicains, c’est-à-dire athées. Pour cela, la république s’appuya sur le réseau de loges du Grand Orient de France. Cerise sur le gâteau, les loges reçurent copies des notations hiérarchiques des officiers catholiques et l’intégralité de leurs dossiers personnels. Bien entendu, lorsqu’il s’agissait de promouvoir ou de sanctionner, leurs avis évidemment éclairés et totalement neutres étaient écoutés, pour ne pas dire servilement suivis. En 1904, l’affaire révélée par la presse fit scandale et en février 1905 le cabinet Combes se retira.

« La vie ne m’apprend rien » chantait Daniel Balavoine. Manuel Valls est visiblement sur la même longueur d’onde. En effet, les innombrables gardes à vue arbitraires visant les opposants au mariage homosexuel, notamment les Veilleurs, semblent avoir révélé à la hiérarchie policière que bon nombre de ces courageux et pacifiques jeunes gens sont fils et filles d’officiers de l’armée française. Voilà qui est insupportable pour ce gouvernement de gauche, qui est le plus ouvertement robespierriste que nous ayons connu, tout au moins au cours de la Vème république. Le ministre de l’Intérieur a donc demandé à la DCRI de l’informer sur « ce que ces agités manigancent ». Par ailleurs, il a été demandé à la Direction de la Protection et de la Sécurité de la Défense (DPSD) de repérer « les meneurs au sein de l’institution militaire ». A priori, des perquisitions auraient déjà été conduites dans les appartements de certaines familles à la caserne Dupleix, dans le 15ème arrondissement parisien. La sécurité nationale serait-elle menacée par une poignée d’adolescents ?

Visiblement, la DCRI fait montre d’un professionnalisme qui fait plaisir à voir. Mais je ne pense pas être le seul à trouver qu’il serait plus fructueux qu’elle mette ce zèle au service de la traque des Mohamed Merah et autres Alexandre D.  qui pour le coup, représentent un véritable danger pour les Français. Seulement voilà, depuis quelques temps il apparaît que la véritable préoccupation de monsieur Valls n’est pas la sécurité de nos concitoyens mais bel et bien la protection de la république. Et pour y arriver, quoi de mieux que de museler tous les opposants, par tous les moyens, y compris les plus dégueulasses ?

Moi qui croyais naïvement que le délit d’opinion avait été justement banni par cette république censée apporter la liberté. Et bien j’en suis pour mes frais ! Car ce qui est en train de se dérouler sous nos yeux, ce n’est ni plus ni moins qu’une basse opération de police politique, ordonnée par un ancien initié du Grand Orient de France. Comme par hasard. Un de plus dans ce gouvernement qui est très certainement le plus maçonnique que nous ayons connu depuis des lustres. Au nom d’une conception fondamentaliste de la république, l’expression de toute opposition est violemment combattue. Ça a commencé par les arrestations arbitraires des porteurs de vêtements frappés du logo de la Manif Pour Tous. Puis on est passé à l’étape du tabassage systématique sans discernement, pour finir par le fichage. 

Liberté d’opinion, liberté d’expression, liberté de manifester, sur mes cahiers d’écolier, sur mon pupitre et les arbres, sur le sable de neige, j’écris votre nom. Car ce sont des mots vides de sens pour les actuels gouvernants. D’un autre côté, comment le leur reprocher, ce sont de vrais républicains, des enfants de cette révolution dite française qui s’est surtout illustrée par les mensonges, les massacres et la spoliation.

Pascal Cambon

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