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Le lion n’est pas mort ce soir

« Je m’appelle W454, j’habite au 4000 de la rue 44. Mon père s’appelait Z, mais c’était un génie ». Ce chanteur populaire symbolisa d’abord le début de la lente agonie nationale, en relatant la tragédie du paquebot France. Il fait encore l’actualité pour dénoncer, avec courage, la déliquescence de notre pays.

En effet, à longueur de journées, « ils » n’ont de cesse de nous chauffer les oreilles avec la démocratie, l’humanisme, les droits de l’homme. Et pourtant… la réalité de leur action est à l’opposé extrême de leurs discours. En effet, demain, vous vous appellerez probablement W454. Ces gens travaillent à déshumaniser notre quotidien, en supprimant, un à un, par un travail méticuleux, presque chirurgical, tous les repères et les valeurs qui ont uni, cimenté, porté notre pays.

Bien sûr, leur action n’est pas limitée à la France, car leur tâche est universelle. Ils s’attaquent à tout ce qui a fait la grandeur de l’occident, sous prétexte d’un bien-pensant auquel nul ne peut déroger, sans risque de bannissement moral et professionnel. Finalement, personne ne garde ses repères, là où l’on vit, dans un pays où les élections sont un simulacre, entre candidats clones et prédéterminés.

Récemment, en parcourant les petites routes dénommées départementales, je constatais à quel point l’action mondialiste œuvre désormais à faire disparaître les traditions locales et l’essence même de nos contrées. Par exemple, lorsqu’enfant je traversais la Flandre, le lion noir millénaire flottait sur les toits des édifices et des bâtiments publics.

A mieux y réfléchir, c’est un mauvais exemple, puisque l’on avait déjà coupé la Flandre, en Flandres de deux pays. Le prétexte fut qu’on n’y parle deux langues, sachant que le français a été imposé peu à peu dans la partie annexée à la France. Si la capitale flamande arbore toujours son étendard et son âme, la Flandre francophone a, pour sa part, pris délibérément le parti de mettre au placard mille années d’histoire et de valeurs communes.

Promenez-vous à Lille. Qu’est devenue la province française de Flandre, dont elle est la capitale ? Mélange imposé des cultures et des religions, appellation préfecture du Nord, région Hauts de France, capitale de l’Europe. Franchement non, cela n’inspire rien, n’évoque rien qui ne fasse notre fierté d’appartenance, de partage, de gaité, d’autres diraient de « vivre ensemble ».

Seul le fronton de l’ancienne gare affiche encore, gravé dans la pierre, « Lille-Flandres ». Jusqu’à quand ? Alors, dans les estaminets, les magasins, les stades de football… le lion se cache, il résiste, il n’est pas mort. Plutôt que de nous épanouir sous sa bienveillance, il est réduit à se cramponner, se raidir, prêt à se défendre, à rugir, à bondir.

Cet ordre mondial imposé veut-il la paix, en écrasant les identités ? Favorise-t-il en permanence les rancœurs et les frustrations, dans le seul but de voir s’affronter les traditions, les religions ? Le peut-être futur grand-père de W454 lève les yeux vers le beffroi, symbole de chaque cité des Flandres. Peuvent-ils détruire ces splendeurs d’architecture, coupables d’être les derniers vestiges de l’unité historique ?

Assurément, les pierres issues des ruines finiraient un jour par servir contre les destructeurs de notre civilisation. Car, restons sérieux, un ordre mondial ne peut naître d’un chaos, mais seulement, un jour futur, d’une volonté commune sur notre petite planète, à se grouper face à une menace extérieure.

Il n’est pas non plus question de souverainisme, de nationalisme ou d’extrémisme. Il n’est question, face à ce sombre présage, que de refuser la déshumanisation, en faveur du véritable respect de l’être humain, de ses modes de vie, de ses traditions, de sa famille. Quel autre lion que Monseigneur Louis de Bourbon saurait être l’étendard de la défense de nos âmes et, tout simplement, de notre identité individuelle ?

Philippe de La Grange

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