Chretienté/christianophobie

Les hauts lieux de pélerinages

Dans cette jolie période du mois de mai, nous allons essayer d’entrer en contact avec la Sainte Vierge et découvrir vers quels lieux nous diriger pour recevoir davantage de grâces et d’inspiration pour notre vie de tous les jours. Ce qui n’est pas vraiment indispensable pour qui ne pourrait s’offrir ce plaisir, mais quand on peut se déplacer, choisir un lieu, joindre l’utile à l’agréable, pourquoi s’en priver ?  Le tourisme religieux ne manque pas d’attraits et de charme.

Dans cette jolie période du mois de mai, nous allons essayer de nous laisser guider par la Sainte Vierge, sachant qu’elle nous dira quoi faire, ainsi que l’a rappelé récemment le Saint Père place Saint-Pierre dans une de ses interventions. Le don de conseil est attaché à la volonté de Dieu, à son plan sur nous. Le conseil est le troisième des sept dons de l’Esprit Saint, auxquels le Pape a consacré sa dernière audience générale du mercredi : « à travers le don de conseil, c’est Dieu lui-même, qui, avec son Esprit, illumine notre cœur et nous fait comprendre comment nous devons parler, nous comporter, quelle voie nous devons suivre… L’Esprit Saint oriente nos sentiments, nos intentions, selon le cœur de Dieu ».

Dans cette jolie période du mois de mai, nous allons essayer de prier davantage la Sainte Vierge où que nous nous trouvions et avec nos propres mots. Il n’est pas obligatoire d’entrer dans une église et de réciter le rosaire pour entrer en communication avec Marie. Bien sûr, c’est l’idéal, mais dans la société où nous vivons, assumant les contraintes familiales et professionnelles qui sont les nôtres, disposant de si peu de temps pour nous relier au monde céleste, acceptons simplement de prendre le temps là où il est : dans le bus, dans le métro, dans le train, dans la rue (cependant pas au volant de sa voiture) ; qu’importe le lieu, qu’importe la foule, qu’importe que notre dialogue avec Marie soit plus ou moins interrompu par le bruit et autres nuisances. Accordons-nous ce privilège de demander de l’aide à Marie, des conseils pour nous ou pour les nôtres, famille ou amis. Nous ne sommes pas aussi seuls que nous le pensons. Marie, mère de Dieu et de l’Église,  est toujours à nos côtés, comme une mère attentive au déroulé de la journée de ses enfants.

D’innombrables sanctuaires ont été élevés en l’honneur de Marie à travers le monde. De nombreuses fêtes la célèbrent. Une authentique spiritualité mariale aux multiples formes s’est développée, qui part des expressions les plus simples (foi populaire) aux recherches des plus approfondies (les mystiques et théologiques). L’église reconnaît officiellement quinze apparitions de la Vierge Marie. Ce qui est peu par rapport aux « éventuelles autres apparitions » relevées depuis 860. Qu’est-ce qu’une apparition ?“Je répandrai mon Esprit sur toute chair. Vos fils et vos filles prophétiseront, vos anciens auront des songes, vos jeunes gens, des visions.” (Joël 3,1 – cf. Actes 2,16-21).

Nous avons choisi de n’en développer que quelques-unes. En France d’abord : au Laus – de mai 1664 jusqu’en 1718 (reconnaissance le 4 mai 2008) – au-dessus du village de Saint-Etienne d’Avançon, une Belle Dame apparaît à la jeune bergère illettrée de 17 ans et lui déclare: “je suis Dame Marie”, plus tard: “je veux bâtir ici une église en l’honneur de mon Cher Fils. Beaucoup de pécheurs s’y convertiront”. Grâce aux dons des pauvres, l’église a été bâtie en 3 ans, de 1666 à 1669. Notre-Dame du Laus poursuit la mission de conversion des pécheurs qui lui a été confiée par la Mère du Christ. 

À Paris, rue du Bac, la médaille miraculeuse de Catherine Labouré (en 1830) est connue de tous pourla protection de la Vierge Marie sur terre et dans les cieux. À Lourdes le 11 février 1858 – reconnaissance le 18 janvier 1862 – l’histoire de Bernadette Soubirous, qui verra dix huit fois la vierge, est assez célèbre pour ne pas la réécrire. Juste quelques mots pour résumer. Le jeudi 25 mars, pour la 16ème apparition, Bernadette demande son nom à la Dame qui lui répond “Que soy era l’immaculada Concepciou” (je suis l’immaculée Conception), un dogme nouveau dans la religion catholique, que Bernadette ne pouvait connaître. A la 18ème et dernière apparition, date duvendredi 16 juillet, le message de la Vierge Marie à Bernadette se résume par “Prière et pénitence”. 


Allons maintenant voir de l’autre côté de l’hexagone. 

En Belgique, signalons Beauraing. 

Le 29  novembre 1932 (reconnaissance le 2 juillet 1949), cinq enfants de Beauraing ont été témoins, à 33 reprises, des apparitions de Notre-Dame. A Banneux, près de Liège, dans un petit village des Ardennes belges, le 15 janvier 1933 (reconnaissance le 22 août 1949), la Vierge s’est manifestée à Mariette Beco déclarant : “Je suis la Vierge des pauvres”. L’évêque de Liège a reconnu les faits en 1949. 600 000 pèlerins par an sont accueillis à Banneux. Le Pape Jean-Paul II y est allé le 21 mai 1985. Betania au Venezuela : le 25 mars 1976, une mère de famille voit la Vierge qui se présente comme “Réconciliatrice des peuples”. Le phénomène va durer plusieurs années, culminant en 1984 avec sept apparitions au cours desquelles la Vierge sera vue par des centaines de personnes. Le message est un appel à la solidarité. L’évêque de Los Teques a publié en 1987 une instruction pastorale, affirmant l’authentification des apparitions. ÀFatima au Portugal du 13 mai au 13 octobre 1917 (reconnaissance le 11 octobre 1930) : le 13 mai 1917, trois enfants qui gardent les moutons à la Cova da Iria au Portugal voient une belle Dame dans un halo de lumière. Le message de Fatima concerne les événements historiques du XXe siècle : révolution russe, Seconde Guerre Mondiale, fin du communisme en Europe de l’Est… Le secret de Fatima, révélé le 13 mai 2000, faisait allusion à l’attentat dont fut victime Jean-Paul II, le 13 mai 1981. 

En Guadalupe, la Vierge métisse le  12 décembre 1531 (reconnaissance le 24 avril 1754) dans la périphérie de Mexico, dix années à peine après la conquête espagnole, une dame métisse apparaît à un Indien catéchumène. La “Morenita” laisse l’empreinte de ses traits sur sa tunique. Ce linge, icône mystérieuse, est l’objet d’un culte depuis près de cinq siècles. Patronne de l’Amérique latine, Notre-Dame de Guadalupe est fêtée le 12 décembre. Cinq millions de pèlerins par an se rendent à Guadalupe, venant à pied de tout le Mexique. Jean-Paul II réserva son premier pèlerinage de Pape à ce sanctuaire, en 1979, quelques mois après son élection. À Akita, les larmes du pardon : au Japon, de 1973 à 1982 (reconnaissance le 22 avril 1984), l’évêque de Niigata autorise la vénération de Notre-Dame d’Akita. Une statue de la Vierge répand du sang, de la sueur et des parfums. Agnès Sassagawa Katsuko, née en 1931, souffre physiquement depuis son enfance. Elle reçoit des messages concernant la conversion, la paix et la réparation des outrages à l’égard de Dieu.

La question de la reconnaissance ou non de ces apparitions se pose. L’Église catholique n’engage sa responsabilité qu’après de longues enquêtes très minutieuses et l’avis officiel de l’évêque du diocèse où ont eu lieu les apparitions.  Quatre critères guident son discernement : la conformité du message avec la sainte Écriture ; la communion avec l’Église ; la cohérence entre messagers et message ; les fruits spirituels de conversion. L’Église se veut extrêmement prudente. Croire ou non aux apparitions, reconnues ou non par l’Église ? Le “Groupe des Dombes”, groupe œcuménique, sur Marie, tome 2, n° 311) répond : « Les apparitions n’ont pas pour rôle de fonder la foi, mais de la servir ». Une saine dévotion mariale donne fécondité à la vie chrétienne, dans l’Église Corps du Christ. Les apparitions ne font que nous renvoyer au message de l’Évangile, manifestant ainsi que notre conversion à la Bonne Nouvelle n’est jamais terminée.

Seules certitudes à nos yeux : ces hauts lieux de pèlerinage ont permis à des villages de se développer, d’attirer des adeptes du tourisme religieux, de convertir, de se fortifier dans sa foi, de se purifier, d’établir une certaine distance avec la société, de réussir à relativiser, de faire naitre des espérances de soulagement et dans bien des cas de guérir. N’est-ce pas l’essentiel ? Excellente semaine à toutes et à tous sous la protection de Marie…

Solange Strimon

NB : nous vous informons que la prochaine chronique dominicale de Solange Strimon sera consacrée au sujet suivant : « Il était une fois Marie »  

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