Chretienté/christianophobie

Une certaine approche de l’Immaculée conception

La fête de Marie Immaculée ce lundi 8 décembre 2014 nous conduit comme chaque année à lui rendre hommage à Elle, la Mère du Christ, et notre Mère, Celle sur laquelle nous pouvons nous reposer, lui faisant confiance tout en espérant que Son amour maternel et indéfectible nous permettra de poursuivre notre route malgré toutes les difficultés auxquelles nous pouvons être confrontés personnellement ou indirectement.

Nous ne sommes pas sur terre pour jouir pleinement de la vie à laquelle nous pourrons prétendre quand nous aurons rejoint le ciel. C’est une évidence, même si nous disposons parfois, souvent, de temps en temps, d’espace de liberté, de bonheur, de joies, de satisfactions. Bienheureux ceux qui ont compris qu’ils avaient une mission sur terre, une mission consistant à être exemplaire pour nos prochains en leur apportant solidarité et amour et – c’est le plus important – à nous sentir heureux d’être présents auprès des démunis, qui n’ont pas seulement besoin d’aide matérielle, mais aussi et surtout d’Amour.  Tout acte réalisé dans l’amour prend une dimension exceptionnellement riche de bienfaits, pour « l’émetteur et le récepteur », celui qui donne et celui qui reçoit.

En attendant d’arriver jusqu’à Marie, il faut nous ressourcer auprès d’Elle pour supporter le quotidien et toutes ces nouvelles provenant d’Irak et de Syrie, qui nous propulsent dans l’effroi et la tristesse. Que pouvons-nous faire, en dehors de prier et demander grâce pour ces chrétiens d’Orient, si courageux dans leur persistance à rester chrétiens malgré les tortures, les mises à mort, le saccage de leurs maisons, le dépouillement total de tout ce qui était leur identité, avant l’arrivée de ces barbares qui osent tuer au nom de leur dieu, alors que Dieu n’est qu’amour et pardon.

Dans l’une de ses homélies, le pape Benoit XVI, notre référent suprême, nous explique qu’avant tout, la «femme» de l’Apocalypse est Marie elle-même, qui apparaît «revêtue de soleil», c’est-à-dire revêtue de Dieu. La Vierge Marie, entourée de la lumière de Dieu, vit en Dieu. Ce symbole des vêtements lumineux exprime clairement une condition qui concerne tout l’être de Marie. Elle est la «pleine de grâce», comblée de l’amour de Dieu. Et «Dieu est lumière», dit encore saint Jean (1 Jn 1, 5). Et voici alors que la «pleine de grâce», l’«Immaculée», reflète par toute sa personne la lumière du «soleil» qui est Dieu.

Mais comment expliquer que Marie est devenue officiellement L’Immaculée Conception ? La Très Sainte Vierge Marie a été préservée de la souillure de la tache originelle dès le premier instant de son existence humaine, c’est-à-dire dès l’instant de l’introduction de son âme dans son corps. « Il ne s’agit pas d’une sanctification au moment de sa naissance, mais dès celui de sa conception ».  Les deux fêtes de la Nativité (8 septembre) et de l’Immaculée Conception (8 décembre) ne font pas double emploi. Toutes deux ont leur propre signification.

L’Office de l’Immaculée Conception a connu au cours des siècles des accroissements successifs. En 1570, saint Pie V publia un nouvel Office ; en 1693, Innocent XII éleva la fête au rit double de 2e classe avec octave, et en 1708 Clément XI en fit une fête d’obligation pour l’Église universelle. Pie IX, en 1854, promulgua la Bulle Ineffabilis Deus, définissant solennellement le dogme de l’Immaculée Conception comme faisant partie du dépôt de la Révélation divine. Pie IX imposa en 1863 un nouvel Office supprimant tous les autres ; enfin Léon XIII éleva la fête au rit double de 1ère classe et lui donna une Vigile (*).

Les missels d’après 1969 introduisent un changement dans le rang du deuxième dimanche de l’Avent, le classant parmi les jours où aucune autre messe n’est autorisée ; en revanche, les livres antérieurs classent ce dimanche comme majeur secondaire, qui ne cède sa place qu’à des fêtes de première classe. Il s’ensuit que quand le 8 décembre tombe le dimanche, l’Immaculée conception est obligatoirement célébrée le lundi 9 décembre selon les règles d’après 1969, à l’encontre des règles antérieures (depuis Léon XIII). Cette année, cette fête tombe un lundi.

Toujours avec Benoit XVI, nous approfondissons la réalité de Marie, qui représenterait ce « reste d’Israël », cette racine sainte que les prophètes ont annoncée. En elle, les promesses de l’ancienne Alliance trouvent un accueil. En Marie, l’humanité, l’histoire, s’ouvrent réellement à Dieu, accueillant sa grâce, pour réaliser Sa volonté. Saint Paul dit que « le Christ a aimé l’Église et s’est donné lui-même pour elle pour la rendre sainte, en la purifiant par le bain de l’eau, par sa parole et pour se présenter à lui-même l’Église glorieuse, sans tache ni ride ni rien de tel, mais sainte et immaculée» (Ep 5,25-27).

Le Syrien écrit poétiquement : « De même que les corps ont péché et meurent, et que la terre, leur mère est maudite (cf. Gn 3,17-19), de même, à cause de ce corps qui est l’Église incorruptible, sa terre est bénie depuis le début. Cette terre est le corps de Marie, temple dans lequel un germe a été déposé » (Diatessaron 4, 15: SC 121, 102).

Marie est libre du péché parce qu’elle est toute de Dieu, pleine de sa Grâce, de son Amour. La doctrine de l’Immaculée Conception de Marie exprime la certitude de foi que les promesses de Dieu se sont réalisées« Son Alliance ne faillit pas mais qu’elle a produit une racine sainte, d’où a germé le Fruit béni de tout l’univers, Jésus, le Sauveur ». L’Immaculée démontre que la Grâce est capable de susciter une réponse, que la fidélité de Dieu sait engendrer une foi vraie et bonne.

Ce mois de décembre, temps de l’Avent, attire notre attention sur une dimension permanente de notre vie de foi. Ouvrons nos cœurs et nos esprits à la venue du Sauveur, avec Marie, l’Immaculée Conception, qui attend ce petit enfant, comme toute mère attend le sien. Avec Marie, pour ce 2e dimanche de l’Avent, préparons les chemins du Seigneur, pour accueillir Jésus en toute liberté en essayant de nous débarrasser de tout ce qui nous encombre, nos erreurs de parcours, notre enlisement dans l’erreur. Rien de simple, mais tout est possible avec Marie qui se fera notre avocate auprès de Jésus. Poursuivons notre semaine dans l’espérance et la joie, sans oublier de les faire partager aux petits et aux ainés. Pour qui le peut, et le veut, une jolie couronne de l’Avent et un sapin de Noël, peu importe sa taille, il apporte de la verdure, un peu de forêt, d’évasion, un petit air de vacances pour qui ne part pas, et remet de la joie dans les cœurs. Soyez heureux ou faites semblant, les efforts sont toujours récompensés…

Solange Strimon

* A propos de la liturgie catholique. Au nom de chacune des fêtes de quelque importance, on trouvera des indications sur son origine et sur sa célébration. Voici quelques classifications dont elles ont été l’objet dans l’église catholique. La première se rapporte à des dispositions liturgiques; elle divise les fêtes en simples, demi-doubles et doubles. Les doubles se subdivisent en doubles majeures, doubles de première classe, doubles de seconde classe. Aux vêpres des fêtes doubles, quelle que soit leur classe, on double, c’est-à-dire qu’on répète l’antienne de chaque psaume, le récitant une fois avant le psaume et une fois après. A la messe, il n’y a qu’une oraison, à moins qu’on ne doive faire quelque commémoration. Aux fêtes simples et aux demi-doubles, la messe a toujours trois oraisons, et on ne double pas les antiennes des vêpres.  Ce sera tout pour aujourd’hui, c’est assez compliqué comme cela !

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.