Chretienté/christianophobie

En avant pour vivre l’Avent dans l’espérance

Nous allons vivre avec ce 1er dimanche de l’Avent, la période des quatre semaines précédant la fête de Noël. Nous entrons dans cette période du 1er au 24 décembre, veille de Noël, où les jours vont commencer à rallonger et les nuits à nous sembler moins longues. C’est ce que l’on appelle le solstice d’hiver. La lumière du soleil commence à triompher de la nuit.

Le mot “Advent”, qui dérive du latin adventus, signifie “venue, avènement”. Le temps de l’Avent est le temps même de la venue et de la manifestation du Seigneur, avec une insistance sur le caractère glorieux de cette “épiphanie”. L’Avent se présente comme une célébration, prolongée pendant quatre semaines, de l’avènement glorieux du Christ Seigneur.

L’Avent se caractérise par l’introduction dans nos maisons de la couronne de l’Avent. L’histoire raconte que la couronne de l’Avent aurait été inventée au milieu du XIXe siècle, dans un orphelinat d’Hambourg, par le pasteur Heinrich Wichern. Cette couronne comporte traditionnellement quatre bougies. Chacune d’entre elles doit être allumée chaque semaine précédant Noël. Traditionnellement, les bougies sont rouges, couleur du feu et de la lumière ; en Suède, elles sont blanches et évoquent la pureté tandis qu’en Autriche, elles sont violettes et symbolisent la pénitence. Mais il existe aussi les calendriers de l’Avent, à faire connaître et apprécier aux petits et aux personnes âgées, isolées, pour qui ce rappel de leur enfance contribuera à donner de la joie dans le cœur. Il faut souvent bien peu pour rallumer la flamme d’un sourire, d’une espérance, d’une reconnaissance d’existence.

Les 4 dimanches symbolisent aussi les 4 saisons et les 4 points cardinaux. La couronne suspendue : en Autriche, en Allemagne et dans certains pays du Nord, on fabriquait pour le premier dimanche de l’Avent une couronne de sapin ou de houx nouée par un ruban rouge et ornée de pommes de pins. Cette décoration était suspendue aux portes et aux fenêtres des maisons. C’est une tradition germanique assez tardive, datant semble-t-il seulement de la Première Guerre mondiale, mais qui s’est beaucoup répandue dans les autres pays aujourd’hui. Cette coutume de la couronne de l’Avent, « Adventskranz », qui décore les églises, les maisons, les rues et les magasins ne s’est répandue en Alsace que des années 1930. Revenant de Strasbourg, nous pouvons vous confirmer qu’elle est présente partout.

La couronne est un symbole aux significations multiples : le cercle est un très ancien symbole pour la vie éternelle, mais aussi un symbole de cycle toujours renouvelé. Il est naturellement aussi le symbole du soleil et de la vie. Plus particulièrement dans le Nord de l’Europe, la symbolique de la couronne verte est forte : soleil et végétation (vert), signe d’espérance durant les longs et rudes hivers. Le christianisme va ajouter à ces rites païens sa symbolique propre, en renvoyant la couronne à la symbolique pascale, la couronne de l’Avent chrétien préfigure la couronne du Christ en passion. Nous sommes au cœur de la symbolique de la rédemption et du cycle souffrance – mort – résurrection – lumière. La couronne de l’Avent peut être placée sur une table avec quatre bougies ou sur la porte d’entrée de la maison.

Ces bougies symbolisent les grandes étapes du salut avant la venue du messie. La première est le symbole du pardon accordé à Adam et Ève ; la deuxième, le symbole de la foi d’Abraham et des patriarches qui croient au don de la terre promise ;  la troisième, le symbole de la joie de David dont la lignée ne s’arrêtera pas, témoignant de l’alliance avec Dieu ; la quatrième, le symbole de l’enseignement des prophètes qui annoncent un règne de justice et de paix

Actuellement pour la messe dans les églises catholiques, pendant l’Avent on allume progressivement les quatre bougies, mais le symbolisme des étapes du salut n’est pas exprimé. L’Avent est considéré comme un temps de gestation, marqué par la figure de Marie, la femme qui attend la naissance de Jésus. La Tradition voit dans la personne de Marie, en attente de la naissance de Jésus, une figure de l’Église qui attend la réalisation des promesses. « Marie est l’icône qui nous est donnée pour nous accompagner dans notre attente de la fête de Noël. Elle est l’icône de l’Espérance, de l’Amour et de la Foi. Contemplons-la pour qu’elle nous obtienne ces vertus théologales et pour que nous laissions le Seigneur naître en nous chaque jour ». Sans doute peut-on imaginer Marie, future maman, inquiète certainement comme toutes les autres futures mamans du monde de l’arrivée de cet enfant, pour lequel elle doit se poser bien des questions. 

Dans le plan de Dieu, c’est toute l’histoire du Salut, l’aventure de Dieu avec les hommes, qui est un temps de gestation. Préparons-nous en toute sérénité à la fête de l’Immaculée conception, qui a lieu au cœur de ce temps de l’Avent. Prenons Marie avec nous sur la route qui nous conduira jusqu’à l’humble grotte de Bethléem. « Marie en son immaculée conception est l’image anticipée de l’Église que Dieu a voulue « sans tache, ni ride, mais sainte et immaculée » (Ep 5, 26-27). Que son intercession maternelle nous obtienne de recevoir dans un cœur pur Celui qui « a aimé l’Église et s’est livré pour elle » (Ep 5, 25), Celui qui est venu épouser la terre de notre humanité pour nous sauver et nous rendre participant de sa divinité. »

En Orient, le concile d’Éphèse de 430 a exalté la maternité divine de Marie et donné un grand relief à la célébration de la naissance humaine du Fils de Dieu. Dans ce contexte, les semaines qui précèdent la double fête de Noël et de l’Épiphanie constituent une sorte de méditation anticipée sur la venue du Sauveur et le salut opéré par la divination de la nature humaine. Les liturgies orientales s’octroient quatre ou cinq semaines pour chanter les événements qui ont préparé la naissance du Messie, les personnages qui ont joué un rôle déterminant dans cette préparation, en premier lieu Jean-Baptiste et la Vierge Marie, mais aussi tous les saints de l’Ancien Testament et enfin la transformation du monde désormais habité par le Dieu fait homme.

A Rome, c’est seulement au VIème siècle que l’Avent trouve son organisation durable. C’est seulement au VIII-IXème siècle que les messes de l’Avent passent au début de l’année liturgique. En 1963, la Constitution sur la liturgie de Vatican II déclarait que l’Église “déploie tout le mystère du Christ pendant le cycle de l’année, de l’incarnation et de la nativité jusqu’à l’Ascension, jusqu’au jour de la Pentecôte, et jusqu’à l’attente de la bienheureuse espérance du Seigneur”.

Au cours du mois de décembre on fête la saint Nicolas le 6 décembre. Saint Nicolas est le protecteur des enfants et, juché sur son âne, il vient apporter des cadeaux. On raconte qu’il est accompagné par le Père Fouettard, qui punit les enfants  qui n’ont pas été sages!

Cette période, qui ouvre l’année liturgique, prépare les croyants à la célébration de la grande fête de Noël. La justice est une route, la route que Dieu suit lui-même, la route des humbles et des petits. Et pour que continue de vivre l’Église, avec ses belles traditions et son appel permanent à la fraternité et à l’amour de son prochain, il nous faut des prêtres, des religieuses et des religieux et c’est certainement pour cette raison que la prochaine année de la vie consacrée prend toute sa dimension. L’église manque cruellement de prêtres et les églises se vident.

La couronne de l’Avent et son calendrier constituent des représentations fortes pour l’enfant en particulier à qui on fait découvrir par ces deux représentations que Noël se met en route. Dans cette société où l’inquiétude vient froisser de ses ailes noires notre foi par la menace du terrorisme et le chômage grandissant, offrons le rappel de cette France aux racines chrétiennes, notre France, celle de notre héritage, celle de nos rois qui ont réussi à lui donner son identité si particulière. N’hésitez pas à offrir couronne ou calendrier. Puissiez-vous, chères lectrices et chers lecteurs, par votre contribution personnelle permettre le maintien de nos traditions auprès de ces Français qui s’en éloignent ou les ignorent.  « Viens, Seigneur Jésus, Toi qui es le Prince de la Paix, viens convertir nos cœurs ! » Réapprenez aussi la joie de vivre au cours de cette période si particulière…

Solange Strimon

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