Chretienté/christianophobie

Octobre, mois du Rosaire avec la Vierge Marie

Le mois d’octobre, mois du Rosaire, depuis 1886, deuxième mois marial de l’année, comprend deux dates importantes : celle du 7 octobre (1571) et celle du 13 octobre (1917). Pour commémorer la victoire de Lépante, Pie V institua la fête de Notre-Dame de la Victoire, le 7 octobre. En 1573, Grégoire XIII changea le nom en fête du Saint-Rosaire et en 1913, Pie X en fête de Notre-Dame du Rosaire.

Que dire de la Victoire de Lépante, celle-ci étant au dire de Cervantès : « la plus mémorable rencontre qu’aient vue les siècles passés et qu’espèrent voir les siècles à venir ». Ce fut en effet la bataille navale la plus importante entre celle d’Actium en 31 avant J.-C. et celle d’Aboukir, en 1798, pendant les guerres napoléoniennes.  Le pape Grégoire XIII assura que les processions faites à Rome par les confréries du Saint-Rosaire ont fortement contribué à cette victoire par cette armée de prière. 

Petit rappel historique : la bataille du 7 octobre 1571 à Lépante en Grèce opposa au large du golfe de Patras la coalition chrétienne (flotte papale, vénitienne et espagnole, essentiellement) à la flotte du Grand Turc Ali Pacha, secondé par les corsaires Scirrocco et Euldy Ali. La flotte chrétienne baptisée Sainte-Ligue, dirigée par le demi-frère de Philippe II Don Juan d’Autriche, comprenait 213 galères dont la moitié vénitienne et 30 000 hommes. La plupart des grandes familles nobles d’Espagne et d’Italie s’étaient mobilisées. Le roi d’Espagne Philippe II pratiquait beaucoup la dévotion du Rosaire.

Le combat cessa quand on brandit la tête d’Ali Pacha en haut d’un pic. Bilan pour les Chrétiens : 50 galères coulées et 100 autres conquises, libération de 15 000 prisonniers chrétiens, perte de 8 000 hommes, de nombreux blessés parmi lesquels le futur écrivain Cervantès qui venait de perdre une main. La bataille de Lépante fut la dernière grande bataille où furent opposées les galères traditionnelles dans la mer de Méditerranée.

Ceci dit, venons-en au ROSAIRE. « Par le Rosaire, on peut tout obtenir. Selon une gracieuse comparaison, c’est une longue chaîne qui relie le Ciel et la terre : une des extrémités est entre nos mains et l’autre dans celles de la Sainte Vierge » (Petite Thérèse).  Selon l’Eglise, qui nous invite tout ce mois d’octobre à réciter le rosaire, cette prière est comme le levain qui peut régénérer la terre. Les Équipes du Rosaire, fondées en 1955, insistent sur le double aspect marial et missionnaire de la prière du Rosaire.

“Le Rosaire est la contemplation du Christ dans ses mystères, en union intime avec la Très Sainte Vierge Marie. (Jean-Paul II, Angelus, 14 oct. 2001). Que savons-nous du rosaire ? L’usage d’un “collier de grains” pour prier est apparemment une invention indienne et remonte à la plus haute antiquité. Il s’est répandu dans diverses religions : l’hindouisme, le bouddhisme, l’islam et aussi l’orthodoxie et le catholicisme. Au premier millénaire, le “Psautier du Christ” était une prière chrétienne consistant à réciter 150 Notre Père, en référence aux 150 psaumes de la Bible. Pour ne pas perdre le compte, les fidèles utilisaient un collier de 150 grains, nommé patenôtre, instrument de piété qui est à l’origine des chapelets actuels. Vers le XIe siècle, par analogie, le “Psautier de la Vierge” se développa, consistant en une série de 150 Ave. 

Dans la religion catholique, le rosaire est un grand chapelet consacré à la Vierge, composé de quinze dizaines de petits grains précédées chacune d’un grain plus gros appelé pater. Il tire son nom du latin ecclésiastique rosarium, qui désignait la guirlande de roses dont la Vierge était couronnée. Le nombre quinze correspond aux quinze mystères auxquels sont associés la Vierge et le Christ. Pour qui fréquente l’église régulièrement, les mystères sont bien connus. Il n’est sans doute pas inintéressant d’en rappeler les grandes lignes. Les mystères concernent les « Mystères Joyeux » : l’Annonciation, la Visitation, la Nativité, la présentation de l’enfant Jésus au Temple, le Recouvrement de l’enfant Jésus au Temple ; les « Mystères douloureux » : Agonie de Jésus au jardin des Oliviers, Flagellation, Couronnement d’épines, Portement de Croix, Mort de Notre Seigneur sur la Croix ; les « Mystères glorieux » : Résurrection, Ascension, Pentecôte, Assomption, Couronnement de la Très Sainte Vierge au ciel. Chaque mystère est annoncé ou médité, suivi d’une dizaine de chapelet (une dizaine de « Je vous salue Marie »). Le Saint Pape Jean-Paul II en a ajouté cinq en 2002 en décrétant les « Mystères lumineux ».

La dévotion du rosaire était en usage chez les Cisterciens depuis le XIIe siècle et s’est développée au XIIIe siècle sous l’influence des Dominicains. C’est pourquoi de nombreux tableaux de la Vierge du Rosaire présentent celle-ci offrant une rose ou un chapelet à Dominique de Guzmán, le fondateur de l’ordre. Les mêmes tableaux lui associent souvent Catherine de Sienne, la plus célèbre des dominicaines. Une légende veut que le rosaire ait été donné à Saint Dominique (1175-1221) par la Vierge Marie. Cette légende ne fait que traduire l’attachement des Dominicains à la récitation du rosaire, mais celui-ci ne s’est stabilisé que beaucoup plus tardivement, vers le XVe siècle. La réforme fait du chapelet un signe de reconnaissance des catholiques. Au XVIIIe siècle, l’usage de porter des chapelets se perd peu à peu chez les laïcs mais se maintient chez les religieux et dans les campagnes chez les femmes et vieillards notamment, qui parfois récitent leurs prières (« dire ses patenôtres») sur les longs chemins qu’ils font seuls et à pied.

Le chapelet (de “chapel“, couronne de fleurs en vieux français) ou rosaire est une couronne de roses offertes à Dieu par Marie. La mère de Dieu y est elle-même invoquée en raison de son éminente dignité. Étant elle-même la rose de la plaine plantée au bord de l’eau et parfumant l’huile de l’Onction sainte, Marie présente toute notre prière à Dieu et déverse sur nous la “bonne odeur du Christ”. Les Saints ont souvent comparé Marie à la rose fleurissant sur le bâton d’Aaron, signifiant qu’elle enfante le Grand-prêtre nous obtenant le salut, au bourgeon de la racine de Juda enfantant le Messie au lieu de la rencontre entre le Bien-aimé qui est Dieu et notre âme, puis à la rosace embellissant nos prières et nous transmettant la lumière de Dieu.

Tous les catholiques (ou presque) ont entendu parler de ce qui s’est passé à Fatima le 13 octobre 1917. Notre-Dame apparut du dessus du chêne-vert. S’adressant à Lucie, Elle lui dit : « Je veux te dire que l’on fasse ici une chapelle en mon honneur. Je suis Notre-Dame du Rosaire. Que l’on continue toujours à réciter le chapelet  tous les jours. La guerre va finir et les militaires rentreront bientôt chez eux. » De nombreuses demandes de guérison étaient demandées à Notre-Dame. « Les uns guériront, les autres non, car il faut qu’ils se corrigent, qu’ils demandent pardon de leurs péchés. [Et prenant un air plus triste] : Il faut cesser d’offenser davantage Dieu Notre Seigneur, car Il est déjà trop offensé », dit Notre-Dame.

Pendant qu’Elle s’entretenait avec Lucie, la petite voyante, la foule vit par trois fois se former autour du chêne une nuée, qui, ensuite, s’éleva dans l’air pour finalement disparaître. Et le miracle du soleil se produisit. Pendant que Notre-Dame s’élevait, le reflet de la lumière qui se dégageait d’Elle se projeta sur le soleil. C’est à ce moment que la foule put contempler la danse du soleil : la pluie cessa, les nuages se dispersèrent brusquement, laissant apparaître un ciel clair. La foule put regarder directement le soleil sans aucun risque. Un grand silence régnait. L’astre se mit à trembler avec des mouvements brusques, puis il tourna sur lui-même à une vitesse vertigineuse, en lançant des gerbes de lumière de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. Il semblait s’approcher de la terre. Le soleil, conservant son mouvement rapide de rotation, paraissait brusquement se détacher du ciel et avancer en zigzaguant sur la foule. Plusieurs personnes s’évanouirent, mais le soleil s’arrêta. La foule put constater que leurs vêtements, trempés par la pluie quelques minutes auparavant, étaient secs ! Il a été prouvé scientifiquement qu’il ne s’agissait pas d’une illusion d’optique ou d’hallucination collective. Lucie vit trois tableaux successifs : « la vision de la Sainte Famille », la vision de Notre-Dame des Douleurs : la vision de Notre-Dame du Mont-Carmel. François et Jacinthe virent seulement le premier. Ce fut la dernière fois que Notre-Dame apparut à la Cova da Iria, laissant les preuves irréfutables de Son existence.

L’Eglise étant très prudente sur les apparitions, ce n’est que le 13 octobre 1930, que l’Évêque de Leiria publia la lettre pastorale « A divina Providentia » sur le culte de Notre-Dame de Fatima et déclara dignes de foi les visions des enfants à la Cova da Iria. Le 1er octobre 1930, le Pape Pie XI accordait des indulgences aux pèlerins de Fatima, encourageant ainsi la dévotion populaire envers Notre-Dame du Rosaire. Le chapelet, une arme puissante ! “L’Ave Maria bien dit, avec dévotion et modestie, est, selon les saints, l’ennemi du diable, qui le met en fuite et le marteau qui l’écrase” (St Louis-Marie Grignion de Monfort).

Il resterait encore tant à dire mais sachons nous limiter à ce qui nous a semblé important pour cette chronique et concluons avec Jean Paul II qui nous éclaire sur le sens du Rosaire : “dans la sobriété de ses éléments, le Rosaire concentre en lui la profondeur de tout le message évangélique, dont il est presque un résumé… Par le Rosaire, le croyant puise d’abondantes grâces, les recevant presque des mains mêmes de la Mère du Rédempteur.”

 

Puisse ce mois d’octobre nous apporter – avec le rosaire – un peu d’espérance de paix dans tous ces pays en guerre et nous maintenir dans la confiance et la sérénité dans nos familles et dans notre travail. Restons à l’écoute du monde. Excellente semaine à toutes et à tous !

Solange Strimon

PROMESSES DE LA TRÈS SAINTE VIERGE

AUX DÉVOTS DU ROSAIRE

Approuvées à Rome en 1895

lère Promesse : La dévotion du Très Saint Rosaire est un grand signe de prédestination.

2ème Promesse : Quiconque récitera pieusement le Rosaire et persévérera dans cette dévotion, verra ses prières exaucées.

3ème Promesse : Ceux qui propageront mon Rosaire seront secourus par moi dans tous leurs maux.

4ème Promesse : Persévère dans mon Rosaire et je subviendrai à tes besoins.

5ème Promesse : Celui qui récite pieusement le Rosaire, en méditant les mystères, se convertira s’il est pécheur.

6ème Promesse : Ceux qui récitent le Rosaire trouveront pendant leur vie et à leur mort réconfort et lumière.

7ème Promesse : Celui qui se recommande à moi par le Rosaire ne périra pas.

8ème Promesse : À ceux qui récitent mon Rosaire, je promets ma protection spéciale.

9ème Promesse : Prêche le Rosaire ; c’est une arme très puissante contre l’enfer, et un bouclier impénétrable contre les traits de l’ennemi.

10ème Promesse : Quiconque récitera dévotement le Rosaire croîtra en grâce, s’il est juste, et deviendra digne de la vie éternelle.

11ème Promesse : Je promets des grâces de choix aux dévots de mon Rosaire.

12ème Promesse : Je veux que ceux qui chantent mes louanges par le Rosaire aient lumière, liberté et plénitude de grâces.

13ème Promesse : Les vrais dévots du Rosaire ne mourront pas sans sacrements.

14ème Promesse : Je suis spécialement la Mère des enfants du Rosaire qui sont dans le Purgatoire, tous les jours, j’en délivre un grand nombre.

15ème Promesse : Les vrais enfants de mon Rosaire jouiront d’une grande gloire dans le ciel. 
(Extrait des écrits du Bx Alain de la Roche.)

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